Cet article a été publié une première fois le 15 avril 2015
“La plus grande réforme de structure et de simplification depuis 1948.” Voilà comment en 2006, les pouvoirs publics présentent la création de la sécurité sociale des travailleurs indépendants. L’intention louable du RSI s’est transformée en cauchemar pour des millions d’assurés. Mal pensé, mal piloté et ouvert dans la précipitation, le système du Régime social des indépendants peine encore à fonctionner correctement malgré des progrès certains. Il cristallise désormais les mécontentements de chefs d’entreprise pénalisés par un contexte économique difficile.
Sur fond d’enjeu électoral, le sujet devient même politique. Sans trop y croire, le gouvernement agite le chiffon rouge, lançant une nouvelle mission d’information, cette fois-ci parlementaire. Pour quoi faire ? L’état des lieux est largement connu et les solutions partiellement identifiées : informatique à revoir, responsabilité à clarifier entre le RSI et les Urssaf, ré-humanisation des relations avec les assurés. Trois sujets qui demanderont aux politiques du courage pour imposer des réformes à une techno-structure qui, une fois n’est pas coutume, est réticente au changement. L’enjeu : ni plus ni moins que le dynamisme et l’avenir du tissu de TPE et PME en France.
par Edouard Laugier
À chaque courrier recommandé, la peur d’un nouveau cauchemar s’installe. Patrick est travailleur indépendant. Comme 2,8 millions de personnes en France, il cotise à ce régime obligatoire de protection sociale, le RSI, pour Régime social des indépendants. Comme la plupart des cotisants, il redoute la fameuse “notification de régularisation des cotisations”. Au programme : des rappels de charges, souvent majorées mais jamais justifiées. Pour beaucoup, le système est complètement incompréhensible et surtout déshumanisé. Un cotisant peut recevoir trois courriers différents signés de trois personnes différentes avec trois appels à cotisations différents. Quand la machine s’emballe, la spirale infernale vire au kafkaïen pour l’entrepreneur égaré dans le labyrinthe du RSI. Coup de fils et courriers aux caisses régionales du régime ne pèsent pas bien lourd face aux multiples mises en demeure de payer et à la mise en branle des huissiers.
Une affaire d’État
Depuis sa mise en place en 2006, jamais un régime de sécurité sociale n’aura fait l’objet d’autant de documentations. Cour de comptes en septembre 2012 et mission sénatoriale en juin 2014 ont passé au révélateur ce que la Commission des comptes et de la Sécurité sociale considérait à l’époque comme “la plus grande réforme de structure et de simplification depuis 1948”. Raté. À chaque fois le même constat : le régime dysfonctionne. Il dysfonctionne encore et encore. À tel point qu’un “bashing permanent” du RSI s’est installé. La contestation se structure.
“Un cotisant peut recevoir trois courriers différents signés de trois personnes différentes avec trois appels à cotisations différents”
Au bord de la crise de nerfs, des collectifs de travailleurs indépendants battent le pavé, entraînant dans leur sillage quelques contestataires “ultras” remettant en cause la légitimité même du régime de la Sécurité sociale. Dans un double contexte de difficultés économiques et d’enjeu électoral, l’affaire prend une tournure politique. En témoignent les prises de paroles tant à droite qu’à gauche sur un sujet longtemps resté sous le tapis. Des déclarations du Premier ministre Manuel Valls qualifiant le système de “désastre” à celle du candidat à la primaire UMP Alain Juppé appelant à “un plan d’urgence pour protéger les cotisants”, le RSI est bel et bien sous le feu des projecteurs.
Incohérence informatique
Une toute nouvelle mission d’information parlementaire a été ouverte sur le sujet. Fabrice Verdier, député socialiste du Gard, a été chargé par le Premier ministre de dresser un nouvel état des lieux du régime, d’explorer les propositions permettant d’améliorer la qualité du service et d’indiquer des orientations à plus long terme. “Le 30 mai, nous ferons des propositions très opérationnelles sur le fonctionnement du régime, les relations avec les cotisants ou encore la communication et la transparence ; bref, le quotidien du RSI avec les assurés. En septembre, nous apporterons des propositions pour pérenniser le régime”, annonce d’ores et déjà le député au ‘nouvel Économiste’. Reste quand même une interrogation : en quoi une nouvelle mission d’information est-elle nécessaire pour remédier à des constats largement identifiés dans les rapports précédents ? “À l’origine, la réforme a été mal pensée, réalisée dans la précipitation et insuffisamment pilotée”, résume Sophie Duprez, chef de file RSI pour la CGPME.
“Cour de comptes en septembre 2012 et mission sénatoriale en juin 2014 ont passé au révélateur ce que la Commission des comptes et de la Sécurité sociale considérait à l’époque comme “la plus grande réforme de structure et de simplification depuis 1948”. Raté”
Tout commence en 2006 par la fusion de différentes caisses, notamment d’artisans et commerçants, au sein d’un nouveau régime unifié, le RSI. Ce premier aspect de la réforme n’a pas soulevé de difficulté particulière. Mieux, ce régime a gagné la bataille pour faire reconnaître le statut de travailleur indépendant qui n’existait pas auparavant. Ensuite, tout se complique. Nous sommes en 2008 : le second volet de la réforme consiste alors à confier au réseau des Urssaf le recouvrement des cotisations des travailleurs indépendants. Pourquoi ? Parce que le tout jeune RSI n’a pas les moyens informatiques d’assurer cette mission. Problème : pour que ce partage de responsabilité fonctionne – l’administration parle d’Interlocuteur social unique (ISU) –, il faut faire dialoguer des systèmes d’information différents. “Les pouvoirs publics ont voulu aller vite. L’informatique n’a pas suivi, entraînant des bugs en série, et des pertes de dossiers et de cotisations. Le début de l’accident industriel, comme l’a qualifié la Cour des comptes”, rappelle Fabrice Verdier. Voilà pour les défaillances techniques.
Incurie organisationnelle
Mais ce n’est pas tout. Deuxième écueil : l’unité n’est que de façade. “Comment peut-on parler d’interlocuteur unique alors que derrière le sigle RSI, il y a plusieurs organismes : l’Urssaf pour le calcul et l’encaissement des cotisations, les organismes conventionnés qui versent les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie par exemple, le RSI pour le calcul des retraites. Il y a même un sous-traitant chargé de gérer les appels téléphoniques !”, énumère Sophie Duprez. En fait là où les travailleurs indépendants attendaient clarté, réactivité et simplicité dans la gestion de leur protection sociale, les pouvoirs publics ont maintenu une organisation opaque, bureaucratique et complexe.
““Comment peut-on parler d’interlocuteur unique alors que derrière le sigle RSI, il y a plusieurs organismes :”
Selon le syndicat Unsa des cadres du RSI, le nombre de courriers adressés aux assurés est plus important aujourd’hui dans un système unifié qu’avec les trois caisses gérant séparément les assurances maladie, vieillesse et les contributions sociales ! “Le RSI est un monstre froid n’ayant d’autres préoccupations que l’encaissement des cotisations”, dénonce le syndicat. Un avis que partage Pascal Geay, président fondateur de l’association Sauvons nos entreprises (SNE) : “Il n’y a aucun moyen de dialoguer avec le RSI. Ils ne répondent ni aux appels, ni aux courriers. Le régime n’a pas du tout été étudié pour rendre service aux travailleurs indépendants, mais pour prélever le plus efficacement possible les cotisations.”
Tentative de normalisation
Moins d’une dizaine d’années après sa création, les critiques sur les dysfonctionnements du régime ne s’estompent pas. Au contraire. “La crise économique cristallise les mécontentements et fait du RSI la première cible pour les indépendants en difficultés”, constate Sophie Duprez de la CGPME. Et pourtant, la situation et la qualité de service du RSI sont en cours de normalisation depuis 2013. Stéphane Seiller, directeur général de la Caisse nationale du RSI depuis juillet 2011 : “nous nous sommes engagés depuis plusieurs années à tout faire pour améliorer la situation de la protection sociale du travailleur indépendant. Nous le prouvons tous les jours avec une baisse continue du nombre de réclamations”. Selon le manager, le rapport annuel du Défenseur des droits jusqu’en 2012 consacrait de nombreuses pages aux dysfonctionnements des processus de recouvrement.
“Le RSI est un monstre froid n’ayant d’autres préoccupations que l’encaissement des cotisations”
En 2013, il constatait une diminution de moitié des réclamations. Il ne consacre dans son édition 2014 aucune ligne sur le sujet. Côté chiffres, la direction du RSI revendique une baisse de 11 % des réclamations entre 2013 et 2014. En moyenne chaque mois, 2 330 réclamations relatives au recouvrement des cotisations sont enregistrées, soit 0,11 % des 2,1 millions de cotisants. Par ailleurs, le régime met en avant un accueil téléphonique qui progresse. Le sujet est particulièrement sensible depuis les révélations d’un reportage de ‘Zone Interdite’ sur M6, montrant les désastreuses coulisses des plateformes d’appels sous-traités.
Régime illisible
“Il y a encore beaucoup d’incompréhension autour de ce régime qui est avant tout considéré comme percepteur, alors qu’il agit aussi pour la protection des travailleurs. L’un des enjeux principaux de la caisse est de remettre de la relation humaine entre le RSI et les cotisants”, analyse Fabrice Verdier. Dernièrement, la direction du régime a obtenu du gouvernement la possibilité de recruter des conseillers téléphoniques en interne. “Cette année, nous ouvrons le chantier du courrier postal qui vise à améliorer leur fréquence et leur lisibilité pour le cotisant”, ajoute Stéphane Seiller. Pour Sophie Duprez, ces intentions sont louables, mais elles ne répondent pas à la critique récurrente des chefs d’entreprise envers le RSI : les modalités de calcul des cotisations sont trop complexes et source de contentieux multiples.
“La critique récurrente des chefs d’entreprise envers le RSI : les modalités de calcul des cotisations sont trop complexes et source de contentieux multiples”
Depuis le 1er janvier 2015, les acomptes à verser sont calculés sur l’année passée, en N-1 au lieu de N-2. “Ce n’est pas suffisant pour comprendre et anticiper les règlements, explique la représentante de la CGPME. Les indépendants devraient pouvoir se saisir des modes de calcul comme ils le font déjà pour la TVA ou l’impôt sur les sociétés. C’est-à-dire par une auto-déclaration mensuelle ou trimestrielle.” La proposition est tentante, mais elle ne fait pas l’unanimité. Certains artisans par exemple craignent de devoir faire appel à des experts-comptables. Il est vrai que l’avantage du RSI est qu’il fait les calculs à la place du chef d’entreprise… “Le problème est que cela ne marche pas bien. Nous demandons un moratoire, c’est-à-dire une pause dans les procédures, et l’ouverture d’une concertation en vue d’une remise à plat du régime”, plaide Pascal Geay, de Sauvons nos entreprises. C’est possible, le régime étant équilibré et possédant même un confortable trésor de guerre de quelque 14,4 milliards d’euros.
Sortie de crise ?
Actuellement, il y a de doutes importants sur la fiabilité du système. Selon le syndicat Unsa, le système informatique des Urssaf (SNV2) demeure perfectible. En février dernier , lors de l’envoi de 13 339 relances de recouvrement jusqu’ici “bloquées” dans le système, 3 400 l’ont été à tort ! “On m’a expliqué qu’il est très difficile et très coûteux de modifier le système informatique. À l’ère de la révolution numérique, je trouve cela un peu étonnant ! J’ai du mal à comprendre. Je ne me satisfais toujours pas de cette réponse”, peste le député Verdier. En fait, le régime subit encore les conséquences des précipitations tant techniques qu’organisationnelles du passé. Et il y a urgence. L’illusion du “big is beautiful” a pour conséquence une très faible efficacité des recouvrements des impayés. Le taux de reste à recouvrer est plus important en 2014 qu’en 2008, 17,7 % contre 11,7 %. La défiance des assurés vis-à-vis du RSI est telle que le taux de prélèvement automatique est passé de 75 % en 2007 à 55 % en 2013 !
“Les indépendants devraient pouvoir se saisir des modes de calcul comme ils le font déjà pour la TVA ou l’impôt sur les sociétés”
“Il existe un statut qui permet de sortir du RSI : la SAS [société par actions simplifiée, ndlr]. Cela coûte un peu plus cher en cotisations sociales, mais tous ceux qui le font se déclarent satisfaits. Au final, le système du RSI est surtout en train de tuer le tissu de TPE française”, considère Pascal Geay. Sous cet angle, le défi est en effet de taille. Il va bien falloir le relever. Fabrice Verdier est favorable à une réforme en douceur avec des mesures simples mais très rapidement applicables, suivie d’une réflexion plus profonde sur le régime. “Il faut admettre que ce régime doit évoluer. Ma mission étudiera trois scénarios : la fusion avec le régime général, un rapprochement avec la MSA, la sécurité sociale des agriculteurs, ou le maintien de la configuration actuelle avec quelques améliorations”, prévient-il.
Réponse dans quelque mois avec un avantage certain pour le statu quo. Selon un courrier du président du RSI adressé à ses administrateurs, “la mission d’information parlementaire aura pour objet de déterminer des pistes d’amélioration du régime mais aucunement de remettre en cause la pérennité du RSI”. Sophie Duprez de la CGPME précise : “au vu de nos entretiens avec le gouvernement, nous avons le sentiment que les pouvoirs publics ne veulent pas absolument pas transformer le régime de sécurité sociale des indépendants”. Le jusqu’au-boutisme de la technostructure en somme.
directeur général de la Caisse nationale du RSI
Le Premier ministre décrit une situation rencontrée il y a quelques années. En 2012, la Cour des comptes a publié un rapport sur la gestion du RSI de 2008 à 2010, une époque ou le RSI et l’Urssaf ont eu énormément de difficultés à faire fonctionner tous les processus de recouvrement des cotisations sociales des indépendants. Mais la crise est derrière nous. Depuis 2013, nous travaillons à apporter des améliorations dans la gestion. Nous sommes dans une logique de reconstruction qui effectivement peut de l’extérieur être perçue comme longue et laborieuse. Le RSI est en situation d’avancer. Nous avons posé une stratégie d’amélioration des services année après année.
En mars derniers, des milliers de travailleurs indépendants ont manifesté pour exprimer leur colère des dysfonctionnements du RSI. Comprenez-vous leur mécontentement ?
La dernière manifestation ne comptait que 7 000 personnes à Paris et 330 en province. C’est faible même si la contestation est réelle. Elle est alimentée depuis longtemps sur les réseaux sociaux. Le contexte de contestation actuel est un amalgame entre beaucoup de chose. Il y a ceux qui contestent la Sécurité sociale en France. Une attitude irresponsable et condamnable. Ensuite, il y a des personnes qui se plaignent d’une qualité de service insuffisante. Je les comprends et nous mettons tout en œuvre pour améliorer le service. Il a aussi un élément central dans la contestation : dans un contexte économique tendu, il est plus difficile de percevoir le prélèvement social comme contributif de la protection sociale.
Qu’attendez-vous de la mission d’information parlementaire sur le RSI ?
Nous considérons la mission parlementaire comme un soutien aux propositions et aux actions que nous menons. Nous avons aussi besoin que l’image du RSI change. Un des intérêts de cette mission est de nous aider à progressivement reconstruire une image qui ne soit pas uniquement celle du prélèvement. Nous sommes aussi l’acteur de la protection sociale. Il est vrai que nous recouvrons des prélèvements qui sont plus larges par rapport aux prestations que l’on verse, car ils incluent la CSG ou encore les cotisations familles pour le compte de l’État. Ces missions masquent notre rôle de prestataire de remboursement en cas de maladie, de versement des pensions de retraites ou d’indemnisation des arrêts de travail ou d’invalidité. Le RSI est également très actif dans l’action sociale. Tout cela est méconnu.
2,8 millions de cotisants
4,2 millions de bénéficiaires
2 millions de retraités
11 milliards d’euros de cotisations encaissés
17 milliards d’euros de prestations, notamment 7,7 milliards en assurance maladie et 8,8 milliards en pension de retraite
RSI : Les entrepreneurs vivent un cauchemar !
Les entrepreneurs français sont à bout de nerfs ! La situation, sur le terrain, est explosive. La solution du mépris face à ce que subissent les entrepreneurs au quotidien, c'est le pire service à rendre à l’économie de notre pays. Le gouvernement doit intervenir sans attendre. D’abord, pour réformer en profondeur le régime social des indépendants parce que la situation n'a pas progressé d'un iota depuis des années. Enfin, parce qu’il n’est pas socialement acceptable de ne pas répondre à des protestations continues, des manifestations de plus en plus grandes, des plaintes de plus en plus nombreuses, des courriers de plus en plus longs, des procès de plus en plus révélateurs et… des suicides.
Dans ce contexte, il faut organiser un débat de fond pour revoir en profondeur la situation des indépendants dans notre pays. Sans tabou idéologique. Sans totem intouchable. Sans clivage artificiel. Sans interdit !
Poursuivre son activité quotidienne d’entrepreneur avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête c'est tout simplement impensable. Comment entreprendre sereinement quand vous passez votre temps chez vos avocats à répondre à des mises en demeure du RSI. Pire, comment créer de la valeur ou vous occupez de vos salariés, de l’avenir de votre entreprise quand on vous menace de saisir tous vos biens au simple motif que parce que vous n’en pouviez plus du RSI et que vous avez donc légitimement opté pour une meilleure protection grâce à des sociétés européennes ?
Disons le très directement : il y a des choses que les entrepreneurs ne peuvent plus accepter. Le RSI, en l’état, est la pire !
Tous les entrepreneurs indépendants de ce pays sont durement impactés par l’actuel RSI et, du fait de son monopole, en sont prisonniers. Aucun doute n’est permis. Internet regorge de récits tous aussi effrayants les uns que les autres sur les errements de ce système. Les malentendus pleuvent, les erreurs prolifèrent et l’incompréhension se propage. Le RSI est un système inadapté qui s’est emballé après avoir dérayé. Chacun constate ses dysfonctionnements quotidiens. Personne ne semble pourtant décidé à y remédier. La situation est urgente et exige un remède de cheval.
J’ai la conviction que l’entrepreneur et l'entrepreneuriat doivent être promus avec force parce que l'enjeu est vital pour notre économie. Chacun sait que les entrepreneurs sont effrayés par la situation économique et les prévisions toujours plus compliquées à formuler, mais cet effroi est considérablement aggravé par l’existence de dispositifs tels que le RSI.
Le RSI décourage l'entrepreneuriat, décourage l'entrepreneur et donc l'emploi. La création d'emplois et l'inversion de la courbe du chômage promises ne peuvent dépendre que des entrepreneurs que nous sommes. Il est donc de l’intérêt de tous, que les entrepreneurs français retrouvent la foi en leurs institutions et la confiance en l’avenir.
André Frossard dans son ouvrage intitulé « Les Pensées » affirmait « Dans les guerres, ce ne sont peut-être pas les enfants que l’on vise, mais c’est eux que l’on tue. ». Nous pourrions, pour décrire au mieux la réalité de ce que vivent les entrepreneurs Français, le parapher et constater que « Avec le RSI, ce ne sont peut-être pas les entrepreneurs que l’on vise, mais c’est eux que l’on tue. »
Créé en 2006 afin de « faciliter la vie des entrepreneurs indépendants » (ce n’est pas une blague de mauvais goût), le RSI est devenu notre cauchemar. Les entrepreneurs indépendants que nous sommes, ne sont, pour le moins, pas une caste de privilégiés. On ne compte pourtant plus les erreurs considérables qui nous mettent quotidiennement en difficultés.
Je soutiens pleinement l’initiative du député Bruno Le Maire et de 106 députés de demander au président de l’Assemblée Nationale la création d’une mission d’information sur le RSI, afin évaluer le dispositif et faire rapidement des propositions législatives. Cependant, un simple audit ne suffira pas à éteindre l’incendie et c’est bien la question du monopole de la Sécurité Sociale que pose la crise du RSI.
Mais, je veux dire à quel point il est urgent d’agir. Chacun de nous a dans son entourage proche, un artisan ou un commerçant qui peut faire partager lors des repas de famille, les erreurs majeures dans le traitement de son dossier, les recouvrements multiples des cotisations ou l’absence de remboursement des soins.
Cela pourrait ne pas être si grave, si ne venait pas s’ajouter à ce cauchemar, l'excès flagrant des charges prélevées par le Régime social des indépendants auquel ne peuvent plus faire face nos artisans et nos commerçants.
Différents reportages de terrains ont démontré de poids des charges administratives et financières qui pèsent sur les indépendants. Souvent, ces charges sont carrément injustifiées. Je pourrais aussi aborder la retraite de misère à laquelle auront droit ceux qui ont pris tous les risques et se sont battus pour la croissance de ce pays.
Je n’ose même pas aborder les jours de carence en cas de maladie alors que l’on est revenu sur ceux des fonctionnaires. Que dire encore des cotisations insupportables à payer même en cas de longue maladie ?
Enfin, comment accepter le manque constant d'interlocuteur au sein du RSI ? Comment comprendre que personne ne puisse jamais répondre aux demandes d’informations des indépendants ?
Comment ne pas vivre comme un racket la perception de charges redoutables alors que le RSI externalise son service téléphonique où les permanences d'accueil sont gérées par des intérimaires ne connaissant rien au sujet ?
Comment mesurer le désarroi constant des entrepreneurs qui ne peuvent pas savoir comment sont calculées leurs cotisations, leurs reversions, leurs indemnités journalières ?
Comment ne pas le vivre comme une injustice insupportable ? En semant, l’injustice ne risque t’on pas de moissonner le malheur de tous ? Et comment comprendre qu’avec 1% de la population mondiale, la France assume 15% des dépenses sociales de l’humanité ?
Voilà pourquoi, outre une réforme de fond en comble du RSI, puis du régime général de la Sécurité Sociale, je milite pour que soit donnés aux entrepreneurs français le libre choix de leur assurance maladie et retraite, un choix aujourd’hui entravé par un monopole datant de 1945. Si des Français sont chaque jour de plus en plus nombreux à quitter la Sécurité Sociale pour des régimes d’assurances privées européens, bravant les huissiers des monopoles sociaux, c’est parce qu’ils sont moins chers et, plus réactifs et beaucoup plus généreux !
La France devrait réagir. Rappelons nous ces mots de Napoléon Bonaparte « Le grand art, c'est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système. ». La compétition économique internationale est un combat. Nous, entrepreneurs, y sommes les fantassins de notre économie.
Par Christian PERSON,
Entrepreneur, Fondateur d'Umalis
le système social français est mort l économie est moribonde je comprends la position u directeur du rsi la soupe est bonne mais les artisans sont étranglés de charges et a la fin une retraite de misère
Le RSI et les URSSAF sont responsables d'au moins 30% des faillites de TPE en France. Le RSI n'est pas un système de protection sociale mais un système de destruction sociale !!
La vraie question n'est pas de savoir pourquoi le RSI ne fonctionne pas, mais pourquoi le gouvernement et la France refusent d'appliquer les directives Européennes, retranscrites dans la loi de 2005.
Chaque français est en droit de cotiser dans l'organisme européen de son choix.... En clair, on devrait pouvoir quitter le RSI aussi facilement qu'on change d'assurance
Et 2,8 millions d'indépendants pourraient ainsi travailler en paix, et payer des impôts au lieu de déposer leurs bilans et de faire faillite pour cause de régularisation de cotisations erronées de RSI.
Calcul des cotisations complètement hasardeux, incapacité du personnel du rsi à justifier leurs appel a cotisation, prestation social ridicule, retraite de misère.
L'avantage sur l'ile de la réunion, il n'y à pas de service de recouvrement... à bonne entendeur.
Je peux également apporter ma 'contribution sociale' et verbale sur les dysfonctionnements et les incohérences du RSI, auxquelles je suis toujours confronté (près de 3 ans après la création de ma SARL) !
J'en veux pour preuve une information qui m'a été transmise aujourd'hui par la RAM, dont je dépends pour la prise en charge des frais de santé (carte vitale et autres...) qui ne peux pas me délivrer d'attestation de carte vitale, nécessaire pour cotiser à une caisse mutuelle, car celle-ci n'a pas reçu du RSI la validation de mon n° de sécurité sociale !!!
Un comble tout de même, alors que j'y suis inscrit depuis 3 ans et que je perçois mes remboursement de soins.
Bref, je passe sur l'erreur d'inscription initiale (en tant qu'artisan) alors que je suis consultant pour les affaires et donc dépendant du régime des professions libérales et indépendants, puis de ma radiation à ce régime, pour être enfin inscrit à la bonne 'caisse' !
J'ajoute également, ma surprise (ainsi que celle de ma comptable) d'avoir reçu des documents à l'entête du RSI, mais dont les calculs des appels de cotisation étaient entièrement manuscrits au stylo !
Il faut tout de même reconnaitre une certaine dérive des procédures et il y a de quoi s'interroger sur la validité et la justesse des sommes réclamées.
Conclusion:
Il est urgent de réformer et d'améliorer le fonctionnement du RSI et de cesser de prendre les indépendants pour des imbéciles !
Bonne lecture, cordialement
Seule l'ouverture à la concurrence obligera le rsi à fournir aux indépendants les services et les coûts competitifs qu'ils attendent...malheureusement ce n'est pas dans le schéma intellectuel de Mr Verdier(ou dans les propositions de Monsieur Juppé d'ailleurs) et puis ce type d'organisme procure tellement de postes d'administrateurs aux organisations syndicales qu'elles ne bougeront pas pour le faire évoluer..elles préfèrent trahir le mandat de leurs adhérents...bien triste France ! Ces professions si elles pouvaient évoluer dans un environnement économique dynamisant et non spoliateur seraient une source de création d'emploi gigantesque. Les plombiers polonais ont de beaux jours devant eux dans notre pays mais le chômage aussi.
Sic ... : ''La dernière manifestation ne comptait que 7 000 personnes à Paris et 330 en province. C’est faible même si la contestation est réelle..... ''
Quelle outrecuidance et quel mépris, de ce Monsieur, à l'encontre de ceux qui lui paient son salaire.
Monsieur Seiller, vous semblez oublier que vous êtes mon obligé, notre obligé. Mais à la façon dont nous sommes traité par la RSI, je suis bien bête d’être étonné. Il faut, rapidement un audit INDÉPENDANT sur cet organisme, et que l'on sache enfin où vont réellement nos cotisations. Nous sommes des milliers à nous poser cette question. Que les manquement soient clairement établis, et que les responsables lourdement sanctionnés. Ladgb
Quand je vois tous les mensonges assénés par ce Stéphane Seillier, j'ai envie de mordre !
Temps que les charges seront aussi lourdes; temps qu'il n'y aura pas un grand ménage dans ces caisses r.s.i; temps que la protection maladie et retraite sera un vol; ... et bien il ne restera que la révolution et un chaos social.