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Le numéro un sortant de la CGT transports confirmé de justesse à son poste

Après le commerce, les banques et assurances et la santé, la fédération des transports CGT a connu elle aussi un congrès agité. Jérôme Vérité, le numéro un sortant, n’a rassemblé qu’une courte majorité sur son nom.

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Congrès très chahuté pour la fédération des transports CGT

Par Leïla de Comarmond

Publié le 20 avr. 2015 à 06:38

La fédération des transports CGT, cinquième de la centrale en nombre d’adhérents, a connu cette semaine un congrès très mouvementé. Il ne s’est pas traduit par les mêmes bouleversements que les trois derniers congrès fédéraux - commerce, banque et assurance, et surtout santé, qui ont désigné de nouvelles équipes de direction imprévues. Mais il confirme s’il en était besoin la profondeur de la crise que traverse la centrale de Montreuil.

A première vue, c’est pourtant le contraire. A l’issue de quatre jours d’affrontements internes, le secrétaire général sortant des transports CGT, qui rassemble toutes les entreprises de transport publiques et privées, sauf les cheminots, qui avait le soutien du nouveau numéro un de la CGT, Philippe Martinez, s’est vu confirmer pour un second mandat. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Le syndicat qui l’avait présenté il y a trois ans s’était refusé à renouveler l’exercice, au motif qu’il ne faisait plus partie de ses adhérents, si bien qu’il ne figurait même pas sur la liste des candidats à la nouvelle direction soumise au vote du congrès. Son nom a ensuite été rajouté au moment du vote sur la composition de la future commission exécutive fédérale, où est choisi le numéro un de la fédération et Jérôme Vérité a passé la barre des 50 %, à 53,4  %. Certains affirment que c’est au prix de manoeuvres de vote sur les mandats de syndicats qui n’avaient pas de délégués à Saint-Malo, où se tenait le congrès. En tout cas, ce qui est sûr c’est que Pascal Fournet, membre du cabinet de Philippe Martinez après avoir été dans celui de Thierry Lepaon - voire Philippe Martinez lui-même, qui était présent au congrès de Saint-Malo jeudi, où tout s’est joué - n’a pas ménagé sa peine pour éviter que moins d’un mois avec la mésaventure de Nathalie Gamiochipi, la leader de la fédération de la santé qui n’a pas été réélue par son congrès, un scénario similaire se joue dans les transports.

Conditions pas optimales

Mais si la confédération a contribué à permettre à Jérôme Vérité de faire un second mandat, ce dernier ne l’aborde pas dans des conditions optimales. 53,4 %, c’est un score en rupture avec la tradition CGT qui veut qu’après les pires affrontements internes, on se rassemble pour désigner son numéro un à 90 % voire 100 %, comme cela s’est passé quand Philippe Martinez a succédé à Thierry Lepaon. En outre, le climat était si explosif à Saint-Malo, qu’il n’y a eu aucun vote sur le bilan des trois années écoulées. C’était aussi le cas en 2012, lors du précédent congrès qui était déjà difficile, mais à l’époque, un rapport d’activité avait tout de même été présenté. Pas cette fois-ci. Quant au rapport financier, il n’a recueilli que 64 % des voix. Contrairement à ce qui s’est passé à la Santé, ce n’est pas sur le soutien apporté jusqu’au bout à Thierry Lepaon par Jérôme Vérité, qui a été un de ses plus fervents supporters, qui a été au centre des débats. Il faut dire que le syndicaliste ne s’est pas mis en porte-à-faux avec la commission exécutive de sa fédération contrairement à Nathalie Gamiochipi, qui n’a pas respecté le mandat qui lui avait été donné lorsqu’il s’est agi de désigner le successeur de Thierry Lepaon. C’est sur le fonctionnement interne qu’a porté l’essentiel des critiques, une constante dans les trois congrés fédéraux précédents.

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A l’issue du congrès de Saint-Malo, le leader des transports cégétiste va devoir composer en particulier avec Mehdi Kemoune, secrétaire général adjoint du syndicat CGT d’Air France. Ce dernier a, lui, recueilli 86 % des voix lors de l’élection de la commission exécutive fédérale. Et Jérôme Vérité ne l’a distancé que de 5 voix sur quelque 50 exprimées, lors de l’élection du secrétaire général que cette nouvelle instance a réalisé aussitôt nommée. Il est probable que Mehdi Kemoune fasse donc son entrée dans le bureau fédéral (l’équipe resserrée de direction de la fédération issue de la commission exécutive) qui, dans le précédent mandat, ne comptait aucun représentant de l’aérien.

« C’était un congrès compliqué, mais on en sort avec une logne politique claire et un plan de travail, notamment sur les libertés syndicales et le droit de grève », a déclaré Jérôme Vérité aux Echos, notant que le document d’orientation, qui fixe les pistes de travail pour les trois ans à venir a été voté à un peu plus de 97 % des voix. « Mon syndicat - Air france - ainsi que d’autres ont déposé beaucoup d’amendements qui ont été adoptés et ont énormément enrichi le document d’orientation », souligne de son côté Mehdi Kemoune. Tous deux doivent donner une conférence de presse commune ce lundi après-midi à Montreuil.

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