Centrafrique : Hollande veut un fonds européen pour les actions d'urgence

Centrafrique : Hollande veut un fonds européen pour les actions d'urgence

    « On n'est pas les gendarmes ou les mercenaires de l'Europe » : contraint d'intervenir militairement en Centrafrique pour éviter des « massacres » et des « exactions », François Hollande entend bien rappeler rapidement l'Union européenne à ses responsabilités. En marge de sa visite au Brésil, le président confiait jeudi soir qu'il comptait demander au Conseil européen des 19 et 20 décembre la création d'un fonds permanent « de soutien pour les actions européennes ». Une revendication qu'il dit soutenue par la Belgique ou la Pologne notamment. Quant à Berlin, « Mme Merkel a dit qu'elle réfléchissait ». « L'Europe, elle fait beaucoup, mais elle fait ponctuellement, opération par opération », constate François Hollande, qui appelle donc de ses vÅ?ux un « dispositif permanent » en cas d'urgence.

    Alors que l'opération française en Centrafrique pose déjà question sur le volume des troupes engagées -1 600 militaires français- et la durée d'intervention -six mois théoriquement-, le président répète qu'il n'avait pas d'autre choix. « J'ai pris la décision de les y envoyer, c'est une décision grave », a-t-il plaidé devant la communauté française de Sao Paulo. Ancienne puissance coloniale, la France avait selon lui une « responsabilité » en raison de son lien « historique » avec la RCA. « On est les seuls à avoir des forces sur place », a rappelé Hollande, qui jure que Paris « n'a pas vocation à durer très longtemps dans cette opération ». Alors qu'il compte déjà deux interventions armées à son actif -Mali et RCA-, Hollande jure qu'il n'est pas un belliciste forcené: « Je ne suis pas venu aux responsabilités du pays pour faire la guerre, ce sont les circonstances ».