Un avocat connu pour ses coups d'éclat, Christophe Léguevaques, dénonce la "privatisation éhontée", selon lui, du titre "Les Républicains" par l'UMP

Le projet de Nicolas Sarkozy de renommer l'UMP en "Les Républicains" est critiqué à gauche mais aussi à droite.

afp.com/Loic Venance

La question est tranchée: le nom "Les Républicains" pour remplacer celui de l'UMP a la préférence de Nicolas Sarkozy. Le 5 mai, il le présentera au bureau politique du parti avant que les militants, réunis en congrès, le valident le 30. Ce plan se déroulera-t-il pourtant sans accroc?

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Au-delà des critiques de la gauche, certains opposants au sein même de l'UMP se font entendre, particulièrement l'équipe Juppé. Le maire de Bordeaux a jugé que le concept de "républicains" était "un peu englobant": "Il y a beaucoup de républicains partout en France. Nous n'avons pas vocation à monopoliser ce mot." Ses soutiens ont relayé le message. "En nous nommant 'Les Républicains', c'est comme si nous vidions la République de son sens. Je trouve ça dangereux", a complété Edouard Philippe dans un entretien à Libération.

Les sympathisants ne sont pas plus emballés. Selon un sondage Odoxa pour I-Télé, ils préfèrent, à 57%, l'ancien nom "UMP". Et deux tiers des Français disent préférer l'acronyme aux Républicains (66 % contre 32 %).

Cerise sur le gâteau, un avocat connu pour ses coups d'éclat, Christophe Léguevaques, a dénoncé la "privatisation éhontée", selon lui, du titre "Les Républicains" et annoncé la semaine dernière une procédure judiciaire contre une appropriation "d'un patrimoine commun".

Sarkozy rassembleur ou diviseur?

Dans ce contexte, comment se déroulera le bureau politique du 5 mai? Nicolas Sarkozy tiendra-t-il le cap si les critiques sont trop violentes? Depuis qu'il a été élu président de l'UMP en décembre, l'ancien chef de l'Etat fait tout pour aplanir les angles. "C'est très amusant à observer, sourit une membre du bureau politique. Il veille à ne brusquer personne. Une fois, nous avons passé vingt minutes pour choisir la date du congrès uniquement pour que tout le monde se sente écouté. On a tellement dit qu'il était autoritaire qu'il agit à l'extrême opposé. C'est le balancier."

Une solution intermédiaire pourrait revenir à faire trancher les militants lors du congrès entre deux propositions. Cette piste était évoquée par un membre de la direction début mars. Elle semble s'être refroidie depuis.

"Les socialistes sont d'abord socialistes"

En public, Nicolas Sarkozy ne donne pas l'impression de vouloir fuir le combat. Bien au contraire. En meeting à Nice, il a dénié aux socialistes leur nature de "républicains": "La gauche, ils sont d'abord socialistes, et ensuite républicains. Nous, nous sommes d'abord républicains, puis gaullistes, libéraux, centristes, radicaux..."

Le président de l'UMP pourra compter sur l'appui de sa garde rapprochée (Wauquiez, Hortefeux) mais aussi sur Jean-Pierre Raffarin. Jeudi, sur l'antenne de RTL, le sénateur de la Vienne sautait à pieds joints dans la polémique lancée par les sarkozystes: "Les socialistes sont accrochés à une idéologie. Le nom qu'ils portent est un nom idéologique et s'ils ont un grand engagement républicain - je ne le conteste pas - ils ont une présence idéologique."

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