NUMÉRIQUE. Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°819, en vente en avril/mai 2015. Le magazine est également disponible à l'achat en version numérique via l'encadré ci-dessous.
ACNÉ. C’est une combinaison de nanoparticules d’or, d’ultrasons et de laser qui a pour cible l’acné sévère. Des chercheurs californiens associés à une entreprise américaine de dispositifs médicaux, Sebacia, ont mis au point un procédé complexe appelé la photothermolyse sélective. Objectif des travaux publiés dans le Journal of Controlled Release et menés in vitro mais aussi auprès d’un petit groupe de patients : détruire la glande sébacée, dont l’hyperactivité est responsable de l’éruption des boutons.
À la puberté, tout commence en effet par une hyperproduction de sébum, un film gras nécessaire à la protection de la peau. Mais, sécrété en trop grande quantité, il ne s’évacue plus et bloque les canaux des follicules pileux situés à proximité des glandes sébacées. Son accumulation favorise alors la multiplication de bactéries, facteur d’inflammation et d’infection locale. "Notre nouvelle approche attaque le mal par la racine en détruisant directement la glande sébacée", commente Samir Mitragotri, professeur de génie chimique à l’université de Californie à Santa Barbara (États-Unis), et directeur de l’équipe.
Il faut d’abord appliquer sur la peau une solution contenant des nanoparticules de silice revêtues d’or, de la taille d’un centième de la largeur d’un cheveu humain. Le recours aux ultrasons permet de les acheminer jusqu’aux follicules pileux, proches des glandes sébacées. Une fois qu’elles ont atteint leurs cibles, un rayon laser est dirigé sur la peau. Il réagit avec l’or et la température locale s’élève, ce qui détruit les glandes sébacées. Selon la firme qui poursuit ses travaux sur un plus grand nombre de patients, ni irritation ni sécheresse de la peau n’ont été observées. Le procédé ne pourra être utilisé que par des dermatologues et sera réservé aux formes sévères.