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Egypte

Egypte: violente tempête à propos du port du voile sur Facebook

En Egypte, une vive polémique fait vibrer la Toile après l’appel lancé par un journaliste aux Egyptiennes de descendre sur la célèbre place Tahrir pour « tomber le hijab », le voile, dans le cadre d’une manifestation symbolique de la libération de la femme.

Copie du premier permis de conduire obtenu par une femme en Egypte en 1923 alors qu’en Arabie saoudite, le volant est toujours interdit aux femmes.
Copie du premier permis de conduire obtenu par une femme en Egypte en 1923 alors qu’en Arabie saoudite, le volant est toujours interdit aux femmes. DR
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C’est le journaliste et intellectuel Chérif Choubachy qui, selon ses propres termes, « a lancé le pavé dans la mare » à partir de son mur Facebook. Un pavé qui a provoqué une véritable tempête dans une Egypte où la majorité des musulmanes portent le « hijab ». Or pour Choubachy, ce voile est « le cheval de Troie de l’obscurantisme », un voile qui réduit la femme au rang d’esclave sexuelle procréatrice.

Choubachy, pour qui le voile est imposé par une société machiste sous couvert de l’islam et de la morale, a donc appelé les femmes à « retrouver leur dignité » en tombant ce symbole de soumission. Un appel similaire à celui qu’avait lancé la féministe égyptienne Hoda Charaoui avec succès en 1923. 

Caricature reprise du mur de Chérif Choubachy. «Mais elle n’a pas honte de ne pas porter le “hijab”? Une vraie dévergondée!»
Caricature reprise du mur de Chérif Choubachy. «Mais elle n’a pas honte de ne pas porter le “hijab”? Une vraie dévergondée!» DR

« Suppôt du vice, semeur de zizanie »

Cet appel  a été accueilli violemment par les islamistes mais aussi par les conservateurs. Choubachy a été pris à partie par des milliers d’internautes qui l’ont accusé de tous les maux : « ennemi de l’islam, suppôt du vice, semeur de zizanie », entre autres insultes. Des insultes souvent accompagnées de menaces voilées ou directes. Comme cet internaute qui, en réponse à l’appel à « tomber le voile », a appelé à « tomber la tête de Choubachy avant de le crucifier sur la place Tahrir comme les mécréants ». Un type de menaces dont le groupe Etat islamique n’a visiblement pas le monopole.

Cette polémique est le reflet de courants antagonistes au sein de la société égyptienne. C’est la lutte des anciens et des modernes qui se poursuit depuis deux siècles. Depuis que Mohamed Ali a pris le pouvoir en Egypte et qu’il a décidé de sortir le pays de l’emprise des Mamlouks et du califat ottoman. Sous Mohamed Ali, l’enseignement n’est plus l’apanage des seules « kottab » ou école coraniques. Des écoles et facultés à la manière européenne sont créées. Des enseignants et experts viennent d’Europe tandis que des Egyptiens sont envoyés poursuivre des études en Occident.

Un de ces étudiants, le cheikh Mohamad Abdou, fondera un mouvement visant à réformer l’islam pour qu’il s’adapte à la vie moderne. Une réforme contre laquelle n’ont cessé de lutter les islamistes, qu’ils soient Frères musulmans soutenus par le Qatar ou salafistes soutenus par l’Arabie saoudite. Des islamistes attachés aux coutumes du premier siècle de l’islam. 

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