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Disque d'or ou de platine… des astuces pour rester pertinents

Pour pallier l'effondrement des ventes, l'industrie du disque s'est arrangée avec les seuils nécessaires pour obtenir le précieux sésame.

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Publié le 26 avril 2015 à 10h20, modifié le 26 avril 2015 à 19h55

Temps de Lecture 1 min.

Jane Birkin et Serge Gainsbourg posent avec leur disque d'or, remis pour l'album « Baby Alone in Babylone », en 1985.

Malgré l'effondrement du marché du disque dans les années 2000, ils continuent de rythmer la vie de l'industrie musicale. En plus des abonnés sur les réseaux sociaux et des vues poour les vidéos, les artistes aiment encore à s'afficher avec leurs disques d'or, de platine ou même de diamant.

Ces récompenses, distribuées depuis 1973, conservent une certaine aura, même si elles ont perdu plus de la moitié de leur valeur en quelques années.

Pour pallier l'effondrement des ventes physiques, le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) et l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), qui rassemblent majors et indépendants, ont largement réduit leurs exigences. Alors qu'il fallait vendre 100 000 albums pour être disque d'or en 2006, 50 000 exemplaires sont désormais suffisants.

L'évolution des seuils de certification

Ce petit artifice, passé relativement inaperçu, a permis d'enrayer temporairement la chute du nombre de récompenses au début des années 2000. Retombé à 73 en 2006, le nombre total de disques certifiés par le SNEP et l'UPFI est reparti à la hausse les années suivantes :

Le nombre d'albums certifiés depuis 1994

Mais si l'on pondère ces certifications avec le nombre de disques qu'il fallait effectivement vendre ces années-là pour les obtenir, la donne est toute autre :

Les ventes d'albums certifiés depuis 1994
Nombre de disques de certification de chaque catégorie multiplié par le seuil d'obtention.

D'autant que le SNEP utilise un petit subterfuge déjà relevé par Libération en 2013 : il ne compte pas les albums effectivement vendus, mais les disques mis en place dans les bacs. Le syndicat assure au site spécialisé Booska-P que cette méthode ne change pas grand-chose, et que les chiffres sont corroborés par le classement des ventes hebdomadaires réalisé par l'institut GfK.

Autre surprise cachée dans le classement du SNEP : certains labels et fans n'hésitent à proclamer à l'avance des albums disque d'or, ou même de platine… alors que les chiffres viendront plus tard les démentir.

C'est par exemple le cas du cinquième album du rappeur Booba, Lunatic, étrangement absent du répertoire du SNEP alors que plusieurs sites spécialisés le créditent d'un disque d'or et de 200 000 ventes.

Comment les disques sont-ils certifiés ?

Les certifications d'albums sont réalisées par le SNEP à la demande des maisons de disque, avec l'appui de commissaires aux comptes, censés vérifier la véracité des chiffres de ventes annoncées.

L'année de certification ne correspond donc ni forcément à l'année pendant laquelle le seuil de ventes a été atteint, ni à l'année de sortie de l'album.

Ainsi, Otis Redding a-t-il obtenu en 2013 un disque d'or pour son Very Best of treize ans après sa sortie. Le record en la matière est détenu par Miles Davis, récompensé en 1999… soit près de trente-six ans après la sortie de Kind of Blue !

Le SNEP ne prend pas en compte les ventes numériques pour ses certifications, contrairement à ses équivalents américain ou britannique, qui le font depuis 2004. En 2015, il a néanmoins décidé de prendre en compte l'écoute en streaming dans ses certifications. Aux Etats-Unis, c'est déjà le cas depuis 2013.

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