
Malgré l'effondrement du marché du disque dans les années 2000, ils continuent de rythmer la vie de l'industrie musicale. En plus des abonnés sur les réseaux sociaux et des vues poour les vidéos, les artistes aiment encore à s'afficher avec leurs disques d'or, de platine ou même de diamant.
Ces récompenses, distribuées depuis 1973, conservent une certaine aura, même si elles ont perdu plus de la moitié de leur valeur en quelques années.
Pour pallier l'effondrement des ventes physiques, le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) et l'Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI), qui rassemblent majors et indépendants, ont largement réduit leurs exigences. Alors qu'il fallait vendre 100 000 albums pour être disque d'or en 2006, 50 000 exemplaires sont désormais suffisants.
Ce petit artifice, passé relativement inaperçu, a permis d'enrayer temporairement la chute du nombre de récompenses au début des années 2000. Retombé à 73 en 2006, le nombre total de disques certifiés par le SNEP et l'UPFI est reparti à la hausse les années suivantes :
Mais si l'on pondère ces certifications avec le nombre de disques qu'il fallait effectivement vendre ces années-là pour les obtenir, la donne est toute autre :
D'autant que le SNEP utilise un petit subterfuge déjà relevé par Libération en 2013 : il ne compte pas les albums effectivement vendus, mais les disques mis en place dans les bacs. Le syndicat assure au site spécialisé Booska-P que cette méthode ne change pas grand-chose, et que les chiffres sont corroborés par le classement des ventes hebdomadaires réalisé par l'institut GfK.
Autre surprise cachée dans le classement du SNEP : certains labels et fans n'hésitent à proclamer à l'avance des albums disque d'or, ou même de platine… alors que les chiffres viendront plus tard les démentir.
C'est par exemple le cas du cinquième album du rappeur Booba, Lunatic, étrangement absent du répertoire du SNEP alors que plusieurs sites spécialisés le créditent d'un disque d'or et de 200 000 ventes.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu