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Santé

Injecté dans les rides, le Botox s'immisce jusqu'au cerveau

Pour la première fois, des chercheurs sont parvenus à visualiser des molécules de la toxine botulique se déplaçant à grande vitesse dans les nerfs. Une diffusion inquiétante ?
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Chirurgie esthétique : le danger insoupçonné du Botox
Le Botox est le nom commercial d'une neurotoxine sécrétée par la bactérie Clostridium botulinum.
© Milena Boniek / AltoPress / PhotoAlto / AFP

FORCING. Cette recherche pourrait faire froncer les sourcils des visages les plus "botoxés" : la toxine puissante que des médecins leur ont injecté dans le visage pourrait s'échapper dans le système nerveux central ! Autrement dit, on peut en retrouver dans le cerveau ou la moelle épinière. C'est ce que viennent de découvrir des chercheurs de l'université du Queensland en Australie. Dans leur étude publiée dans le Journal of Neuroscience, ils expliquent qu'ils ont pu visualiser le transport du Botox (scientifiquement connu sous le nom de "neurotoxine botulinique de sérotype A") par nos nerfs vers le système nerveux central, grâce à une technique de microscopie de pointe. Une première qui soulève la question de l'effet de cette toxine au sein de notre organisme.

L'action du Botox, comparable à celle de virus

Le Botox est le nom commercial d'une neurotoxine sécrétée par la bactérie Clostridium botulinum. Cette bactérie, si elle est ingérée en grande quantité, cause le botulisme, un empoisonnement alimentaire. En petite quantité, elle sert à traiter de nombreuses affections associées à l’hyperactivité musculaire, car elle favorise la paralysie locale et à long terme."Elle est aussi utilisée depuis plusieurs décennies à des fins cosmétiques afin de ", explique Frédéric Meunier, principal auteur de l'étude.

VIDÉO. Pour la première fois, son équipe est parvenue à visualiser des molécules de la toxine botulique se déplaçant à grande vitesse à travers des nerfs (voir vidéo ci-dessous). "Certaines molécules parviennent à intoxiquer des cellules du système nerveux central avant d'atteindre une "décharge cellulaire" dans laquelle elles sont dégradées, détaille le Dr Tong Wang, co-auteur de l'étude. Nous avons besoin de définir avec précision la manière dont ces molécules procèdent, d'autant qu'elles semblent agir comme d'autres agents pathogènes tels que le virus du Nil occidental ou de la rage." Selon ce chercheur, une compréhension détaillée du transport du Botox vers le système nerveux central pourrait même conduire à l'élaboration de nouveaux traitements contre ces deux virus.

PRUDENCE. Malgré cette découverte surprenante, les chercheurs restent prudents quant à la toxicité du Botox. "Cette découverte est inquiétante, compte tenu de l'extrême puissance de cette neurotoxine, affirme Frédéric Meunier. Cependant, à ce jour, aucun effet indésirable du Botox sur le système nerveux central n'a été rapporté, ce qui suggère que ce produit est sûr". Reste aux chercheurs à prouver son innocuité.

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