Les candidats aux élections britanniques portent aux nues le TTIP

TTIP : les Britanniques hésitent. Londres. [Garry Knight/Flickr]

Avec le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement, l’UE pourrait tirer le « gros lot », selon un candidat travailliste. Une déclaration partagée par la majorité des partis britanniques en lice pour les élections du 7 mai.

Le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP) constitue une « belle opportunité de fixer des normes mondiales », a affirmé Mike Grapes, candidat pour la circonscription d’Ilford South aux élections législatives britanniques, à l’occasion d’un événement organisé par le mouvement européen pour les potentiels députés londoniens.

Pour lui, le TTIP représente un moyen de se débarrasser des « complexités inutiles » des échanges avec les États-Unis, comme par exemple les doubles contrôles des produits.

Le TTIP risque d’avoir des conséquences négatives, comme un impact sur les services publics, la NHS par exemple, et d’accorder des pouvoirs très étendus aux multinationales, qui pourraient être en mesure de poursuivre un État en justice via le mécanisme de règlement des différends entre investisseur et État (RDIE), admet cependant Mike Grapes. Mais ces inquiétudes sont « basée pour la plupart sur de la mythologie », nuance-t-il.

>> Lire : Bruxelles renonce à aligner les normes des cosmétiques avec les Etats-Unis

Hugh Small, candidat du parti des Verts, regrette quant à lui l’opacité des négociations. Il indique néanmoins qu’il n’est pas opposé à l’idée de normes mondiales, et a souligné l’excellence de la législation américaine en ce qui concerne les services financiers et l’énergie.

Anuja Prashar, candidate libéral-démocrate, nuance le discours majoritaire, indiquant que le RDIE tel qu’il existe actuellement dans la proposition d’accord donne trop de pouvoir aux multinationales. Robert Stephenson, de UKIP, assure de but en blanc que son parti ne veut pas d’un TTIP.

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La conversation s’est ensuite orientée vers le rôle de l’UE dans la richesse et le succès de la ville de Londres. Mike Grapes a souligné l’importance de l’UE pour Londres et sa City. « Si Londres veut rester le centre de notre économie tournée vers l’international, nous devons rester dans l’UE », affirme le travailliste.

Le conservateur Dominic Grieve juge également « cruciale » l’appartenance du pays à l’UE. Malgré la promesse de son parti d’organiser un référendum sur l’appartenance du pays à l’UE d’ici 2017, Dominic Grieve assure que son parti ne souhaite pas une sortie de l’UE, mais une UE qui « fonctionne mieux pour tout le monde ».

>> Lire notre LinksDossier : Le TTIP pour les nuls (en anglais)

Le conservateur, qui accuse la Commission précédente d’avoir « délibérément affaiblit les traités » quand ça l’arrangeait, souhaite toutefois que le Royaume-Uni reste dans l’UE. Il n’est pas contre un référendum pour autant, « si le prix de notre appartenance à l’UE est un référendum tous les 40 ans, ça me va », a-t-il souligné.

Le pays doit cependant recevoir la garantie que l’UE se réforme et que la non-appartenance du pays à la zone euro ne placerait pas le pays dans une situation désavantageuse au sein du marché unique.

En juin 2013, les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne ont chargé la Commission de négocier un accord de libre-échange entre l'UE et les États-Unis.

La Commission européenne espère obtenir un accord dans une série de domaines, dont la protection des investissements et un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE).

Les négociations entre les États-Unis et l'Union européenne sur le partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement (TTIP) ont débuté en juillet 2013. Les lignes directrices de ces négociations indiquent que l'Union européenne doit s'efforcer d'intégrer des clauses relatives à la protection des investissements et au règlement des différends entre investisseurs et États dans son projet d'accord.

  • 7 mai : élections législatives.

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