Si la gastronomie française fait partie du patrimoine mondial immatériel de l’Unesco, ce n’est pas par accident, estime Pamela Druckerman dans le New York Times. La journaliste américaine analyse comment les Français “font face à l’individualisation de l’alimentation contemporaine”.

Le quotidien américain rend compte de la compilation d’essais académiques “Les alimentations particulières – mangerons-nous encore ensemble demain ?” dans laquelle l’anthropologue français, Claude Fischler, examine la question de l’étendue et des limites de l’individualisation de l’alimentation dans les sociétés contemporaines.

A table tous !

Les Français adorent manger, constate le journal. Avoir de l’appétit n’est pas mal vu, au contraire. En France, on mange de tout : fromage, beurre, chocolat et viande rouge.

En revanche, les Français ne mangent pas seulement pour se nourrir, mais surtout pour “nourrir leur relations sociales”, explique la psychologue Estelle Masson dans “Les alimentations particulières”, cité par le New York Times. Ceux qui n’ont pas l’habitude de manger régulièrement à table, en famille ou avec des amis peuvent apercevoir cette coutume facilement comme très formel.

Il m’est arrivé d’inviter des Français chez moi pour dîner. J’avais prévu de manger des pizzas devant la télé en regardant un match de foot. Mais ils se sont tous rassemblées – automatiquement – dans ma salle à manger”, écrit la journaliste américaine, qui a vécu en France pendant de nombreuses années.

Négligents Anglo-saxons

Souvent, poursuit Pamela Druckerman, les Anglos-saxons sont considérés comme étant “négligents en ce qui concerne l’art de vivre culinaire”. En deux mots, résume-t-elle, ils n’essaient pas toujours d’avoir une “expérience partagée avec les autres” quand il s’agit de manger.

A présent, Claude Fischler étudie “l’impact sur la santé provoqué par le fait de manger ensemble” en analysant, entre autres, les tables de repas à plusieurs au Club Med, rapporte le journal.

Manger parmi les Français m’a définitivement marqué”, avoue la journaliste, qui dit avoir “réalisé que le meilleur en mangeant ensemble, ce n’est pas la cuisine en elle-même, mais les rapports sociaux”.