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Grèce : 13 jours pour trouver 760 millions - Varoufakis sur la touche

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, à droite, et le commissaire européen aux Afaires économiques, Pierre Moscovici.
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, à droite, et le commissaire européen aux Afaires économiques, Pierre Moscovici. © Yves Herman / Reuters
Par Marie-Pierre Gröndahl , Mis à jour le

Trois mois après l’arrivée au pouvoir de Syriza, le parti de la gauche radicale, les négociations sont au point mort. Le risque de défaut se rapproche.

« Ils sont unanimes dans leur haine à mon égard. Et je salue leur haine. » En postant le 26 avril sur le réseau social Twitter cette citation de Franklin Roosevelt de 1936, le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, ne cache pas sa volonté de résister aux menaces de ses pairs. Car la réunion « informelle » des grands argentiers européens, le 24 avril à Riga, en Lettonie, a tourné au règlement de comptes. Même si insultes et hurlements se sont échangés à huis clos, plusieurs participants ont ensuite donné des détails sur le climat exécrable qui s’est instauré entre la Grèce et ses créanciers. « Yanis Varoufakis s’est fait traiter d’irresponsable, de bluffeur et d’amateur », a raconté l’un d’eux à Bloomberg. « Vous nous faites perdre notre temps depuis le début », a lâché un autre ministre à son homologue d’Athènes, venu pour demander une aide financière d’urgence restreinte. « Non », lui a froidement répondu le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, patron de l’Eurogroupe. La situation s’est à tel point détériorée que le gouvernement grec a dû lâcher, en partie, le plus médiatique de ses membres le 27 avril.

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16,5 milliards d’euros. C’est ce que la Grèce doit rembourser au 31 juillet13 jours

Si les discussions entre Athènes et les pays de la zone euro continueront de se tenir « sous l’égide » de Yanis Varoufakis, c’est désormais Euclide Tsakalotos, le ministre adjoint des Affaires étrangères, qui les « coordonnera ». Un désaveu à peine déguisé de celui qui a essayé d’imposer, lors de la réunion de Riga, le versement d’un mois de pension supplémentaire aux retraités les plus pauvres de son pays. « Jamais ! » a tonné le ministre des Finances slovaque, qui vient justement de devoir renoncer à faire voter cette disposition chez lui par mesure d’économie. Ce sont d’ailleurs les plus petits Etats de la zone euro – Lituanie, Slovaquie, Slovénie –, tous rescapés de plans d’austérité drastiques, qui poussent aujourd’hui les plus gros à travailler sur un « plan B ». Quitte à briser le tabou absolu : admettre une fois pour toutes la possibilité d’un défaut d’Athènes, de fait de plus en plus plausible. L’actuel plan de sauvetage (240 milliards d’euros) expire le 30 juin.

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D’ici au 31 juillet, la Grèce doit rembourser 16,5 milliards d’euros, dont 760 millions au seul FMI le 12 mai. Comme plus personne ne sait ce que le pays a encore dans ses coffres, diffcile de prédire quand la catastrophe se produira. D’autant plus que Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, en écho aux inquiétudes des politiques, n’a pas caché que les conditions de versement de liquidités d’urgence par la BCE à la Grèce depuis des mois pourraient être revues. L’avertissement a été entendu. Le 27 avril, le gouvernement grec a indiqué travailler sur un programme de réformes pour parvenir à un accord. Enfin ? 

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