Un tribunal antiterroriste pakistanais a condamné à la prison à vie, jeudi 30 avril, dix hommes pour la tentative d'assassinat en 2012 contre Malala Yousafzaï, récipiendaire depuis du prix Nobel de la paix, ont rapporté des responsables.
La jeune militante pour le droit à l'éducation avait réchappé in extremis en octobre 2012 à cette tentative de meurtre des talibans du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP, pour Tehrik-e-Taliban Pakistan) alors qu'elle rentrait de l'école dans sa ville natale de Mingora, située dans le nord-ouest du pays. L'armée pakistanaise avait annoncé en septembre dernier l'arrestation de dix suspects, qui avaient aussitôt été transférés à un tribunal antiterroriste local.
« Chacun d'eux a reçu en fait une peine de vingt-cinq ans de prison », ce qui correspond à la prison à perpétuité dans le droit pakistanais, a précisé un autre responsable requérant aussi l'anonymat par crainte d'être la cible de représailles des talibans pakistanais.
Un assaillant en fuite
Les autorités pakistanaises avaient toutefois expliqué en septembre dernier que l'homme ayant directement ouvert le feu sur l'adolescente s'était, lui, réfugié de l'autre côté de la frontière, en Afghanistan, comme de nombreux cadres des talibans pakistanais du mollah Fazlullah. Le 9 octobre 2012, des djihadistes du TTP avaient fait irruption dans le bus scolaire de Malala à la sortie des classes. L'un d'eux avait demandé qui était Malala avant de lui tirer une balle dans la tête.
Mais le projectile avait ricoché sur le coin gauche du crâne pour ressortir par la nuque. Entre la vie et la mort, l'adolescente avait été évacuée d'urgence dans un hôpital de Birmingham, en Grande-Bretagne, où elle avait repris conscience quelques jours plus tard. Peu connue à l'étranger, la jeune militante pour le droit des filles à l'éducation avait aussitôt été propulsée icône mondiale de la lutte contre l'extrémisme.
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