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Culture - Spectacle

La petite sœur des pauvres, Lonsdale et la foi : yalla !

Le théâtre Odéon, en collaboration avec la compagnie OM2, accueille l'actrice Françoise Thuriès qui incarne sœur Emmanuelle*. Un solo mis en scène par un très grand acteur.

L’actrice Françoise Thuriès entourée de William et Marylin Massabni, producteurs de l’événement, lors d’une présentation à la presse. Photo Hassan Assal

Solo théâtral ? Pas tout à fait. Sur les planches, il est vrai, on ne voit que la comédienne, Françoise Thuriès, qui a joué avec les plus grands, notamment Francis Huster, Robert Hossein ou Jean-Louis Barrault. Elle avoue avoir choisi ce personnage, tout en craignant le côté médiatique de sœur Emmanuelle, parce qu'elle cherchait à incarner une grande figure féminine en quête d'absolu. Mais la comédienne n'est pas seule. D'autres acteurs, en coulisses ou en pleine lumière, interviennent aussi, de manière ou d'une autre, dans cette représentation.


Le premier personnage reste toutefois la petite sœur des pauvres. Cette femme de foi haute en couleurs qui disait « Yalla » dix fois par minute (elle a vécu très longtemps en Égypte), voyait « le soleil en tout être », même dans les malfrats et les criminels, et ne faisait aucune distinction entre musulmans, bouddhistes ou même athées. Elle disait d'ailleurs à propos de ces derniers : « Vous ne croyez pas en Lui, mais Lui croit en vous. » À travers l'adaptation des Confessions d'une religieuse, ouvrage écrit par sœur Emmanuelle et paru post mortem, ce sont les étapes de sa vie qui sont relatées ici. Et la chiffonnière du Caire qui se profile...
Second personnage ? C'est l'immense Michael Lonsdale, ce mi-français, mi-britannique découvert par François Truffaut, illuminé par la foi et devenu par la suite le père Luc dans Des hommes et des dieux, qui porte la casquette de réalisateur. Avec Françoise Thuriès, il n'a pas hésité à prendre le projet en main et à en faire un solo joyeux et lumineux. « Avec Michael Lonsdale, rien n'est préparé. Tout est spontané. Il peut prendre une planche de bois sur scène et vous faire croire que c'est un bateau. C'est la confiance qu'il met en vous qui vous donne des ailes. Et c'est ce qui m'a porté. Au cours des répétitions, j'avais l'impression qu'il dormait. Mais dès que je m'arrêtais, il ouvrait ses yeux et disait simplement : c'est bon », raconte-t-elle. Et cela lui suffisait, affirme-t-elle.


Troisième personnage et non des moindres, c'est la foi. Cette foi qui rassemble la comédienne et le réalisateur, ainsi que les spectacteurs qui ont applaudi cette pièce durant plusieurs années. Pouvons-nous occulter celle des organisateurs qui ont décidé de programmer cette pièce au Liban ? Une foi subtile, non ostentatoire, en filigrane. Et comme a dit Michael Lonsdale un jour en se confiant à la presse : « On peut être croyant sans le savoir... Ce n'est pas l'appellation qui compte, mais ce que l'on en fait. » Yalla !

 

* Théâtre Odéon (Antélias) vendredi et samedi à 20h30 et dimanche à 19h00. Billets en vente chez Virgin Megastore. Pour être fidèle à la mission de sœur Emmanuelle, les gains de ces spectacles seront versés aux associations caritatives locales.

Solo théâtral ? Pas tout à fait. Sur les planches, il est vrai, on ne voit que la comédienne, Françoise Thuriès, qui a joué avec les plus grands, notamment Francis Huster, Robert Hossein ou Jean-Louis Barrault. Elle avoue avoir choisi ce personnage, tout en craignant le côté médiatique de sœur Emmanuelle, parce qu'elle cherchait à incarner une grande figure féminine en quête...

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