Manifestation du 1er mai à Rennes

Manifestation du 1er mai à Rennes.

afp.com/DAMIEN MEYER

Depuis l'année dernière, les rangs ont diminué. Sur fond de divisions syndicales, plusieurs dizaines de milliers de manifestants (110 000 selon la CGT, 74 000 selon la police) ont célébré le le 1er mai, dans les rues. En 2014, la CGT avait recensé 210 000 manifestants à travers la France, et le ministère de l'Intérieur 99 000.

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Le défilé parisien était aussi plus clairsemé que l'année dernière: entre 9 000 et 12 000 personnes, selon les sources, ont battu le pavé entre la République et la Nation à l'appel de quatre syndicats -CGT, FSU, Solidaires et Unsa . Mots d'ordre: l'opposition aux politiques d'austérité en Europe et la défense la liberté d'expression, dans la foulée de la vaste mobilisation post attentats du 11 janvier et dans un contexte de montée du Front national.

Macron, "la loi du fric, et des patrons".

Bouquet de muguet dans une main et parapluie dans l'autre, 2 000 personnes se sont rassemblées à Lyon scandant les traditionnels "Travailleurs, travailleuses de tous les pays, unissons nous" mais lançant aussi des appels pour le retrait de la loi Macron, "la loi du fric, et des patrons".

Bordeaux a vu défiler 2000 personnes, Marseille 1800, Nantes 1500, Montpellier 1200, Strasbourg plus de 1000, un peu moins à Lille (600), selon des sources policières.

"Le syndicalisme français exagérément dispersé"

Dans ce cortège où flottaient aussi beaucoup de drapeaux de partis ouvriers étrangers, manquaient Force ouvrière et la CFDT, pourtant conviées à renforcer ce front syndical. Le numéro un de la CGT a eu beau se féliciter d'un "vrai 1er mai unitaire à l'échelle européenne" avec des rassemblements portés par "les mêmes mots d'ordre", d'autres ont déploré l'affichage des désaccords en ce jour symbolique de la Fête du travail.

"Il faut que le syndicalisme se soucie du regard que les salariés portent sur lui. Le syndicalisme français est exagérément dispersé, exagérément divisé et ça nuit à son efficacité", a ainsi analysé Luc Bérille de l'Unsa pour qui le 1er mai aurait pu être l'occasion de "présenter une autre image du syndicalisme".

Ponctuellement, des militants FO étaient dans les rangs des manifestants, mais au niveau national, le syndicat avait boudé l'appel à l'unité.

De son côté, la CFDT entendait "déringardiser" le syndicalisme et par la même occasion le 1er mai, parce qu'il "faut arrêter de considérer qu'il y a des traditions immuables", comme l'a estimé son secrétaire général Laurent Berger. Pas de cortège, donc, mais un rassemblement festif qui a réuni 2.000 jeunes au bois de Vincennes, selon le syndicat.

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