Temps de lecture : 3 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Le consensus est aujourd'hui que l'économie mondiale sort, dans certaines régions, péniblement de la crise qui a débuté en 2008, et que les prochaines années devraient voir une normalisation progressive de la croissance. Mais cette vue consensuelle est peut-être erronée, car de nombreuses régions du monde donnent des signes inquiétants de faiblesse économique : la plupart des pays émergents, les exportateurs de pétrole, le Japon, même les États-Unis et la zone euro. Le problème grave est alors que le monde n'est pas préparé à lutter contre un nouveau ralentissement de sa croissance.
Vers une normalisation de la croissance ?
Le consensus est que la croissance mondiale va progressivement accélérer, et que la croissance va se normaliser progressivement, après la succession des crises : la crise des subprimes de 2008-2009, la crise de la zone euro en 2011-2012, la "mini-crise" des émergents depuis 2013. Cette normalisation anticipée des économies conduit aussi à une normalisation anticipée des marchés financiers : on attend la sortie des politiques monétaires expansionnistes, la remontée des taux d'intérêt à long terme. On attend aussi le redressement des prix des matières premières.
Cette anticipation de normalisation de la croissance mondiale n'est pas complètement réfléchie : elle vient plutôt de ce qu'il est habituel qu'après les récessions il y ait une période longue d'expansion économique. Notre inquiétude est que de nombreuses régions du monde donnent au contraire des signes de faiblesse, ce qui pourrait conduire à une dégradation de la situation économique du monde et pas du tout à une reprise progressive et linéaire. Il s'agit d'abord des difficultés des grands pays émergents. La Chine souffre de la détérioration de sa compétitivité-coût, d'où la stagnation de nombreux secteurs industriels, l'affaiblissement de l'investissement des entreprises, les sorties de capitaux.
Même les pays de l'OCDE inquiètent
La Russie est pénalisée par les difficultés politiques, les sanctions, le recul des prix de l'énergie, la fuite des capitaux et le recul de l'investissement. Beaucoup d'autres grands pays émergents (Brésil, Turquie, Inde, Afrique du Sud) voient leur croissance entravée par la stagnation de l'industrie due à la présence de multiples goulots d'étranglement (sur le marché du travail, concernant la production d'électricité, la disponibilité des infrastructures de transport). Il s'agit ensuite des pays exportateurs de pétrole (nous avons déjà abordé le cas de la Russie) dont la situation est évidemment dégradée par la baisse du prix du pétrole : recul de l'excédent extérieur et du revenu, dégradation des finances publiques. Les pays de l'OCDE eux-mêmes inquiètent. Le Japon est en récession, en raison de l'effet très négatif sur la demande intérieure de la hausse du prix des importations dû à la dépréciation du yen ; avec la poursuite de la déformation du partage des revenus au détriment des salariés, l'économie japonaise n'a toujours pas de moteur.
Gare à l'optimisme consensuel concernant les États-Unis
Non seulement la reprise économique de la zone euro n'est pas très forte (de 1,5 % à 2 % de croissance en 2015-2016), mais elle est surtout liée à des chocs extérieurs favorables (baisse du prix du pétrole, appréciation du dollar). L'absence pour l'instant de redressement de l'investissement des entreprises compromet la permanence de cette reprise. Enfin, il faut faire attention à l'optimisme consensuel concernant les États-Unis. Le recul de l'investissement dans le secteur de l'énergie (pétrole de schiste) et dans les secteurs liés génère un choc négatif important. Nous pourrions alors assister à une correction forte à la baisse de l'investissement des entreprises, dont le niveau est très élevé, avec une baisse, dont les signes sont déjà présents, du besoin de capital.
La plupart des grandes régions du monde sont donc, plus ou moins sévèrement, en difficulté. Ceci ne veut pas dire pour autant que nous allons être confrontés à une récession mondiale. Mais il peut apparaître, au lieu d'une croissance mondiale en hausse et régulière, une croissance plus faible et plus chaotique. Un vrai ralentissement de l'économie mondiale serait catastrophique : les politiques monétaires sont encore très expansionnistes, les taux d'intérêt très faibles ; les déficits publics sont encore très importants, les taux d'endettement publics très élevés : la capacité de réaction des politiques économiques contracycliques à un ralentissement de la croissance est quasiment nulle.
Que la France a subit 2 grosses crises durant le quinquenat de Nicolas Sarkozy !
Enfin, heureux d'apprendre, second degré, car nous savions tous sauf les
Socialistes en general et Hollande en particulier. @Paul le porte non plus ne
savait pas, il pense m'me que Normal 1er est un grand Économiste...
Ou plutot une evidence. Les nuages sonr encore nombreux. Le beau temps n est peut etre pas pour demain.
C'est ce que nous présentaient les médias en 2011-2012. Il a été élu et depuis la France a dégringolé à vitesse grand V.
Heureusement qu'il n'était pas au pouvoir durant ces crises. Elles nous apprennent que Nicolas Sarkozy a subi durant son quinquennat : 4 ANNEES de CRISES. Hollande, lui, a provoqué des crises intérieures depuis son accession au "trône".
Oui, il y a des risques de crises majeures et Artus n'est pas le seul à le signaler. Lire les presses étrangères.