Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les Israéliens d'origine éthiopienne manifestent contre les violences policières

Le président Reuven Rivlin a admis lundi que l'Etat israélien avait commis des erreurs causant une « plaie ouverte » chez les Israéliens d'origine éthiopienne,

Le Monde.fr avec AFP

Publié le 03 mai 2015 à 18h36, modifié le 04 mai 2015 à 11h04

Temps de Lecture 2 min.

La police israélienne a utilisé des canons à eau et des bombes lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants dimanche à Tel Aviv.

Le président Reuven Rivlin a admis lundi 4 mai que l'Etat israélien avait commis des erreurs causant une « plaie ouverte » chez les Israéliens d'origine éthiopienne, alors qu'une cinquantaine de personnes, en majorité des policiers, ont été blessées dans des heurts dimanche soir à Tel-Aviv après un rassemblement contre les violences policières et la discrimination dont sont victimes les Israéliens d'origine éthiopienne.

« Les manifestants de Jérusalem et de Tel-Aviv ont révélé une plaie ouverte et vive au cœur de la société israélienne (...) Nous devons nous pencher directement sur cette plaie ouverte. Nous avons commis des erreurs, nous n'avons pas assez ouvert les yeux et nous n'avons pas assez tendu l'oreille », a-t-il dit, selon un communiqué de ses services.

La police montée a tiré dimanche des grenades assourdissantes pour disperser la foule et l'empêcher de s'en prendre à la mairie de Tel-Aviv. Les manifestants ont lancé des pierres, des bouteilles et des chaises sur la police. Des canons à eau et des bombes lacrymogènes ont également été utilisés pour éloigner des manifestants des rues alentours, en vain.

Selon la police, 46 policiers et au moins sept manifestants ont été blessés. Vingt-six d'entre eux ont été arrêtés. Le ministre de la sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, a expliqué que disperser les « émeutiers » était compliqué, car il n'y avait pas de chef à qui s'adresser.

« Examen de conscience » nécessaire

Quelque 10 000 personnes selon la presse, 3 000 selon la police, étaient venues manifester à Tel-Aviv, trois jours après un rassemblement de même nature à Jérusalem, qui avait également dégénéré. Il avait été provoqué par la diffusion dans la presse israélienne d'une vidéo montrant deux policiers en train de frapper un soldat d'origine éthiopienne en uniforme militaire.

Le ministre israélien de l'économie, Naftali Bennett, est allé à la rencontre des manifestants là où les heurts ont eu lieu. Il a déclaré que la société israélienne faisait face à un « sérieux examen de conscience ». « Tandis que l'ordre doit être maintenu, nous devons tous chercher les vraies solutions aux problèmes qui sont apparus de manière si douloureuse », a-t-il dit selon des propos rapportés par son cabinet.

Cette manifestation d'Israéliens d'origine éthiopienne à Tel-Aviv a été organisée trois jours après un rassemblement similaire à Jérusalem.

Parmi les milliers de manifestants, des centaines d'Israéliens étaient venus soutenir leurs compatriotes d'origine éthiopienne. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Un policier violent devrait être en prison » ou « Nous demandons l'égalité des droits ».

Pays « raciste »

« Je suis noir, alors je dois manifester aujourd'hui », a expliqué à l'AFP Eddie Maconen, 34 ans. « Je n'ai jamais personnellement connu la violence policière, mais elle frappe ma communauté ». Les manifestants veulent que les policiers violents soient jugés, explique M. Maconen, arrivé d'Ethiopie à 3 ans. Zion Cohen a quant à lui défilé pour soutenir ses compatriotes d'origine éthiopienne. « Ils ont raison à 100 % » estime-t-il. Israël « est un pays raciste et nous ne les acceptons pas ».

Dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a publié un communiqué affirmant qu'il rencontrerait lundi Damas Pakada, le soldat frappé dans la vidéo, ainsi que d'autres représentants de la communauté éthiopienne.

Plus de 120 000 juifs d'origine éthiopienne vivent en Israël. Ils descendent de communautés restées coupées des autres juifs pendant des siècles, que les autorités religieuses d'Israël ont tardivement reconnues comme étant de confession juive. A leur arrivée en Israël, en 1984 puis en 1991, ils ont dû franchir un énorme fossé culturel et connaissent aujourd'hui encore une intégration difficile.

Le Monde.fr avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.