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Temps partiels subis : la France parmi les mauvais élèves en Europe

Selon Eurostat, 1,5 million de salariés dans l'Hexagone voudraient travailler plus.

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Par Derek Perrotte

Publié le 5 mai 2015 à 01:01

Ce sont, à côté des quelque 25 millions de chômeurs en quête active d'un emploi, les autres grands perdants du marché du travail en Europe : selon une récente étude d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, quelque 9,8 millions de salariés étaient en 2014 en temps partiel « subi », aux deux tiers des femmes. Ces personnes qui ne travaillaient pas autant qu'elles y aspirent représentaient ainsi près d'un temps partiel sur quatre et quelque 4,5 % de l'emploi total.

Si le phénomène est particulièrement fort en Espagne età Chypre (9,1 % et 9,3 % de l'emploi total), et très marqué aussi en Irlande (6,7 %) et en Grèce (trois quarts des temps partiels y sont subis), le tableau comparatif dressé par l'étude n'est guère flatteur pour la France, elle aussi en queue de peloton avec un « score » de 6,1 % de l'emploi total. Environ 1,56 million de personnes, aux trois quarts des femmes, sont concernées dans l'Hexagone, soit près d'un salarié à temps partiel sur trois. Ce tableau est comparable avec celui du Royaume-Uni (5,9 %) et de la Suisse (6,2 %, non membre de l'UE mais incluse dans l'étude), voire du Portugal (5,5 %). Mais le retard en la matière est patent vis-à-vis de l'Allemagne et de l'ensemble des pays d'Europe du Nord, qui, hormis la Suède, oscillent entre 2 % (Pays-Bas) et 4,1 % (Allemagne) de temps partiels subis, forts d'un chômage global bien plus bas. La quasi-totalité des pays d'Europe de l'Est affichent eux aussi des taux de temps partiels subis inférieurs de 3 à 4 points à ceux constatés dans l'Hexagone.

De fortes variations selon les pays

L'étude mesure par ailleurs la « force de travail supplémentaire potentielle », c'est-à-dire en âge de travailler mais ne cherchant pas d'emploi, par choix ou par contrainte temporaire (comme une mère s'arrêtant un temps pour s'occuper de ses jeunes enfants). Eurostat l'estime à 11,6 millions de personnes dans l'Union européenne, dont 57 % de femmes, avec là aussi de fortes variations selon les pays. Elle est particulièrement marquée en Italie (3,3 millions) et très importante en Espagne (1,3 million), du fait notamment d'une plus faible présence des femmes sur le marché du travail. Le phénomène est plus contenu en France (950.000), où l'on reste sur des volumes comparables à ceux de l'Allemagne (989.000) et du Royaume-Uni (1,05 million).

D. P.

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