Les bâtons d'encens plus dangereux que la cigarette

Benzène, toluène, xylène, styrène, naphtalène, limonène composent le cocktail chimique émis par les bougies parfumées et surtout par les bâtons d'encens.

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Par RTBF

En 2005 déjà le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) alertait sur la source de pollutions intérieures que représentent bâtons d’encens et bougies parfumées. Leur combustion émet assez comme on peut le prévoir du CO, du CO2 et des micro-particules de même nature que celles émise par les voitures. On les combat dans l'air extérieur par des mesure de réduction du trafic lorsque les conditions atmosphériques ne permettent pas leur dispersion.

Mais ce n'est pas tout : la combustion de ces parfums d'intérieur émet également des composés organiques volatils (COV) dont le formaldéhyde. C'est un irritant des yeux, du nez et de la gorge, classé en 2005 par l'OMS comme un cancérogène avéré du nasopharynx et des fosses nasales. Son origine : la fumée de tabac, les bougies, les bâtonnets d’encens, les cheminées à foyer ouvert, les cuisinières à gaz, les poêles à pétrole, les produits de construction et de décoration contenant des colles urée-formol, les détergents pour la
vaisselle, les désinfectants, les lingettes, les insecticides, les produits d’hygiène corporelle et les cosmétiques comme les vernis à ongles et durcisseurs d'ongles...

Bientôt des valeurs-guides légales

La moitié des logements présentent des concentrations de plus de 20 microgrammes par mètre cube d'air (µg/m³). Il n'existe malheureusement pas encore de valeur-guide unique recommandée par les autorités sanitaires mondiales, chaque pays y allant de sa norme.

En France, depuis 2008, la loi impose pour le formaldéhyde et pour une exposition de longue durée : 30 µg/m³ au 1er janvier 2015 et à 10 µg/m³ au 1er janvier 2023.

D'autres COV dangereux

Benzène, toluène, xylène, styrène, naphtalène, limonène composent le cocktail chimique émis par les bougies parfumées et les bâtons d'encens, le principal étant le benzène. Pour le benzène, la valeur fixée en France pour une exposition de longue durée est de 5 µg/m³ depuis le 1er janvier 2013 et 2 µg/m³ au 1er janvier 2016.

Un risque quel que soit la dose

Une étude française récente (voir encadré) montre que l'encens pollue nettement plus que les bougies parfumées.

Ces produits provoquent des effets dits "sans seuil", c'est-à-dire que la probabilité de survenue d'un cancer apparaît quelle que soit la dose reçue et augmente avec celle-ci.

La solution passe par la fabrication de bâtonnets et de bougies au moyen d'autres produits. Le reportage du JT ci-contre montre une fabricante artisanale de bougies qui a éliminé la paraffine au profit d'autres cires peu polluantes. Le choix, pour le parfum, d'huiles essentielles non nocives est également capital.

Une réglementation devrait voir le jour en Belgique. En attendant, le plus prudent est de bannir ou de limiter l'usage des bâtonnets au minimum, surtout en présence de personnes plus fragiles du côté respiratoire comme les bébés ou les personnes âgées ou malades.

Patrick Bartholomé

Le danger d'une maison parfumée

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