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SYRIE

À Raqqa, les jihadistes priés d’abandonner leur paire de Nike

Depuis qu’il a pris le contrôle de Raqqa en mars 2013, le groupe État islamique y a instauré des règles strictes, imposant notamment aux femmes le port du niqab et interdisant aux hommes la cigarette. Et récemment, l’organisation est allée un peu plus loin en dressant la liste des marques qui ne sont plus les bienvenues car jugées contraires aux bonnes mœurs. .

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La photo du dépliant de l'EI publiée par les activistes du réseau "Raqqa est massacrée en silence".

Depuis qu’il a pris le contrôle de Raqqa en mars 2013, le groupe État islamique y a instauré des règles strictes, imposant notamment aux femmes le port du niqab et interdisant aux hommes la cigarette. Et récemment, l’organisation est allée un peu plus loin en dressant la liste des marques qui ne sont plus les bienvenues car jugées contraires aux bonnes mœurs. Petit inventaire.

Fin avril, l’organisation jihadiste a distribué aux commerçants des dépliants appelant à ne pas vendre ou porter certains vêtements. Le réseau d’activistes anti-EI "Raqqa est massacrée en silence" a publié des photos de ce document.

"Méfiez-vous les jeunes, les slogans des mécréants sont sur nos vêtements", met en garde le dépliant qui contient un tableau listant les vêtements indésirables, accompagnés de courtes explications.

Ainsi la marque Nike est bannie au motif qu’elle évoque un mot vulgaire à connotation sexuelle, indique le texte. En effet, en arabe comme en français, le mot fait référence à l’acte sexuel. Le nom de la marque vient pourtant de Niké, déesse personnifiant la victoire.

La marque Whore ne s’en sort pas mieux, le mot anglais signifiant "putain". Gross, Croix, Crux, sont aussi de trop car ces mots font référence à la religion chrétienne tout comme la marque Vicar, équivalent anglais de vicaire, titre religieux chrétien.

Pour les chefs jihadistes de Raqqa, la marque Woolen , traduit laine en français, est elle aussi à exclure car la traduction de ce mot en arabe, "souf", évoque le soufisme, un courant de l’islam considéré comme hérétique par les jihadistes.

Et le document de multiplier les exemples d’expressions jugées trop obscènes pour apparaitre sur des vêtements tels que "Vixen" (femme fatale), "Bad boy" (mauvais garçon) ou encore la phrase "I’m a pretty bitch".

"Recommandations aux commerçants"

Le document en appelle à la responsabilité des vendeurs de vêtements. "Les commerçants ont une responsabilité très importante. Ils doivent proposer des vêtements alternatifs autorisés [pas l’islam] et cesser de vendre les vêtements qui portent atteinte aux mœurs et qui montrent les awra [mot qui désigne en islam les parties du corps que la personne cache par pudeur]. Sachez que ceux qui vendent ces vêtements se rendent coupable de péché, tout comme ceux qui les portent et ce jusqu’à la fin des temps." 

Le document est par endroit illisible et il est difficile de savoir si ces "recommandations" sont obligatoires ou assorties de sanctions.

Contacté par France 24, un proche du mouvement jihadiste à Raqqa a affirmé que ce document avait été diffusé uniquement au niveau local dans la région de Raqqa et celle de Hassaka, indiquant que pour l’instant qu’il ne revêtait pas un caractère officiel.

Reste à savoir si les jihadistes se conformeront à ce nouveau code vestimentaire, car beaucoup d’entre eux sont réputés pour être friands des marques occidentales, notamment des baskets Nike.

Ce jihadiste français, qui se faisait appeler Abu Tamima, est mort par un tir de l'armé syrienne loyaliste à Raqqa en juillet 2014. 

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