
PEINE DE MORT - La France est moins pessimiste et l'image du FN se dégrade au point d'être "dangereux pour la démocratie" pour 60% des habitants, selon un sondage Ipsos/Sopra Steria publié mercredi 6 mai par Le Monde en partenariat avec la Fondation Jean Jaurès et Sciences.
Mais comme l'assure l'intitulé de l'étude, il existe cependant d'importantes "fractures françaises" sur certaines questions de société que l'on croyait appartenir au siècle passé: en 2015, une majorité de Français (52%) se prononcent effectivement en faveur du rétablissement de la peine de mort.
Si parmi les idées défendues par le Front national la sortie de l’euro est massivement rejetée, son idée de referendum autour de la peine de mort semble séduire de plus en plus de sondés. Les analystes jugent en effet "spectaculaire" la hausse – de sept points sur un an – de la volonté de voir le châtiment suprême renaître de ses cendres.
Et c'est dans le détail que ce chiffre surprend encore plus. Ce n'est ni chez les sympathisants FN (82% pour, soit +3 points) ni chez ceux de l'UMP (57% pour, soit -3 points) que la tendance est bousculée mais chez les électeurs proches du parti socialiste: ils sont aujourd'hui 36% en faveur de la peine de mort, soit 15 points de plus qu'en 2014, selon le sondage.
À partir du milieu des années 1990, les Français souhaitant le retour de la guillotine ou l'introduction de l'injection létale étaient devenus minoritaires. Selon un sondage TNS Sofres, ils étaient 45% en 2000, puis 40% en 2003, avant d'être 33% en 2006 et de tomber à 30% en 2010.
D'après les données d'OpinonWay, un autre institut de sondage, 2012 a ensuite joué le rôle d'année charnière: à ce moment-là, le pourcentage des partisans de la peine de mort a fait un bond de 10 points pour représenter 45% des Français (voir le graphique ci-dessous). Avant de grimper à 50% en 2013 et de rester à ce niveau jusqu'en février 2015.
