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MAROC

Hécatombe d'abeilles dans la région agricole du Souss

La région du Souss, dans le sud-ouest du Maroc, est le principal producteur d'agrumes du royaume. Une agriculture intensive à grand renfort de pesticides, qui a pour conséquence une chute vertigineuse de la production de miel. Un apiculteur de la région tire la sonnette d’alarme.

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Capture d'écran d'une vidéo tournée par un apiculteur marocain, montrant des dizaines d'abeilles mortes.

La région du Souss, dans le sud-ouest du Maroc, est le principal producteur d'agrumes du royaume. Une agriculture intensive à grand renfort de pesticides, qui a pour conséquence une chute vertigineuse de la production de miel. Un apiculteur de la région tire la sonnette d’alarme.

Quand elles sont en contact avec des pesticides, ces abeilles meurent en général au bout de quelques jours.

"J'ai perdu 90 % de ma production"

Omar est apiculteur dans la région du Souss, du périmètre de Sebt El Guerdane, près de Taroudant.

La provenance de ces pesticides est vraiment douteuse, beaucoup disent ici que ce sont des produits de contrebande. Ils viennent en tout cas dans des tonneaux qui ne contiennent aucune étiquette.

Depuis que les agriculteurs ont commencé à les utiliser il y a deux ans, j’ai perdu 90 % de ma récolte. Avant, je vivais confortablement de cette activité et je pouvais produire jusqu’à une tonne par an.

Des dizaines d’entreprises apicoles de la région sont dans la même situation, certaines n’ont même pas produit un kilogramme de miel cette année.

Omar nous a envoyé des images de sa maigre récolte.

Je fais partie d'une coopérative qui regroupe sept petites entreprises d’apiculture et, il y deux semaines, nous avons participé à un rassemblement devant le bureau de l’investissement agricole du Sous, chargé notamment de contrôler l’usage des pesticides. Nous sommes restés plusieurs heures sur place mais aucun responsable n’a daigné nous recevoir.

En mai 2014, il y a donc plus d’une année aujourd’hui, un employé de ce même bureau était venu dans ma ferme pour prélever des échantillons d'abeilles mortes. Depuis, je n'ai reçu aucune nouvelle...

Je suis dans le désarroi le plus total, je ne sais plus quoi faire. Quand je me rends chez les agriculteurs pour essayer de discuter, je ne suis reçu que par de simples ouvriers qui me disent qu'ils ne font que suivre les instructions de leur patron et qu’ils ne peuvent pas me venir en aide.

Le pire dans tout ça est que les agriculteurs arrosent leurs récoltes quand il fait jour, c’est-à-dire au moment où les abeilles vont butiner les fleurs des orangers et des citronniers. S’ils acceptaient de les arroser la nuit, cela limiterait les pertes.

Je produis essentiellement du miel d’oranger, parce que cette variété est la plus consommée et la moins chère sur le marché. Si la situation ne s’améliore pas, je n’aurai plus rien à vendre.

Jointe au téléphone, une responsable de l'Office régional de la mise en valeur agricole du Souss-Massa, Hafida Al-Qacimi, s’est engagée à recevoir Omar Abou Hajer rapidement et à répondre à ses doléances.

Contacté par France 24, Bernard Nicollet, un apiculteur qui voyage régulièrement au Maroc où il conseille plusieurs entreprises apicoles, nous livre son avis sur les raisons de la baisse production du miel dans ce pays.

Les pesticides sont pour beaucoup dans la chute spectaculaire de production de miel au Maroc. C’est un phénomène global qui touche beaucoup de pays dans le monde. Pour sauver la production agricole, la meilleure solution est que les apiculteurs s’éloignent des grandes zones agricoles et se dirigent vers les arbres qui ne font pas partie des grandes cultures intensives, comme le thym, le jujubier ou le romarin, quitte à ce que le goût soit différent.

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