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Nature & environnement

Pollution : un triste record est devenu... une moyenne

Les concentrations moyennes de CO2 mesurées sur la station de Mauna Loa, à Hawaï, sont désormais de 400 ppm.
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Station
Patricio Eladio Rojas Ledezma, météorologue chilien collecte des échantillons d'air à l'aide d'un dispositif portable.
©NOAA

Il y a tout juste deux ans, une station de mesure située à Hawaï, dans le Pacifique, enregistrait une donnée inquiétante. Pour la première fois, les capteurs avaient décelé un taux de dioxyde de carbone supérieur à 400 parties par million (ppm). Un seuil symbolique qui avait déjà été atteint sur Terre il y a... 2,5 millions d'années, c'est à dire durant le Pliocène.

Ce chiffre ne correspondait alors qu'à un pic sur une courbe fluctuante du fait des cycles naturels d'absorption de ce gaz à effet de serre. Mais la tendance haussière de cette courbe ne s'est hélas pas infléchie. Et ce qui n'était qu'une exception est devenu officiellement une moyenne deux ans plus tard.

Sur ce graphique, la courbe rouge indique les mesures mensuelles de concentrations en CO2 réalisées sur la station de Mauna Loa, à Hawaï. La courbe noire matérialise la même valeur moyennée sur les 7 cycles saisonniers précédents. Crédit image : NOAA

"Ce n'était qu'une question de temps avant que l'on y arrive", déplore Pieter Tans, chercheur à la NOAA, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique, dans un communiqué. "Cela illustre le fait que la combustion des ressources fossiles (charbon et pétrole NRLR) ont provoqué une augmentation globale des concentrations de CO2 dans le monde de plus de 120 parties par million, depuis l'ère pré-industrielle", ajoute le chercheur. Et à ce triste record vient s'en ajouter un second : entre 2012 et 2014, la concentration de CO2 a grimpé d'un taux inégalé de 2,25 ppm dans un laps de temps aussi court. Et la tendance n'est pas prête de s'infléchir, car selon James Butler, directeur de la division de mesure de la NOAA,  si nous parvenions à réduire de 80% de nos émissions provenant des énergies fossiles, nous ne parviendrions qu'à endiguer la hausse de la concentration globale de CO2. Il faudrait aller au-delà pour amorcer une baisse.

"Avant la révolution industrielle au XIXe siècle, la moyenne du taux de CO2 était d’environ 280 ppm. Et durant les 800 000 dernières années, ce taux a évolué entre 180 ppm durant les périodes glaciaires à 280 ppm pendant les périodes les plus chaudes", rappelle le Scripps Institution of Oceanography de l'Université de San Diego en Californie, qui diffuse les mesures effectuées par l’observatoire de Hawaï.

Évolution du taux de CO2 depuis 300 ans. Source : Scripps Institution of Oceanography. Crédit : Scripps Institution of Oceanography / NOAA

 

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