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Cagnotte fiscale : l’Allemagne va baisser les impôts

Les recettes d’ici à 2019 sont revues en hausse de près de 40 milliards.

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En Allemagne, les recettes fiscales dépassent systématiquement les attentes

Par Thibaut Madelin

Publié le 7 mai 2015 à 19:16

Dans certains pays, les dépenses publiques sont hors de contrôle. En Allemagne, les recettes fiscales dépassent systématiquement les attentes. Selon les projections effectuées par les experts qui conseillent le gouvernement, les recettes de l’Etat fédéral, des Länder et des communes devraient progresser de 38,3 milliards d’euros de plus que prévu d’ici à 2019 (un peu plus de 6 milliards sur la seule année 2015).

Face à cette cagnotte fiscale qui ne cesse de gonfler, grâce à une conjoncture dynamique et un marché de l’emploi solide, le gouvernement était pressé de toutes parts de réduire la charge fiscale. Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a donc annoncé, jeudi, des mesures de baisse d’impôt sur le revenu, qui faisaient l’objet de discussions depuis plusieurs années en Allemagne.

Les seuils d'impôts réhaussés

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En substance, il s’agit de corriger le barème fiscal progressif, qui pénalise davantage les revenus élevés. A l’heure actuelle, les augmentations salariales ou l’inflation entraînent une charge fiscale supplémentaire pour le contribuable. C’est cette « progression à froid », comme on l’appelle dans le jargon, que le gouvernement veut corriger. « Nous allons résoudre ce problème», a déclaré le ministre. A partir de 2016, les seuils des différentes tranches d’impôts vont tous être rehaussés de 1,5 %, chiffre retenu pour l’inflation cumulée de 2014 et 2015. Par exemple, le seuil d’imposition de 8.354 euros par an sera augmenté de 1,5 %. Coût de l’opération : 1,5 milliard par an.

Le principe de cette décision avait été convenu fin 2013 entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière, Angela Merkel, et le Parti social-démocrate (SPD) du vice-chancelier, Sigmar Gabriel. Mais Wolfgang Schäuble s’y opposait, le jugeant peu pertinent au regard d’une inflation très faible. Par ailleurs, il voulait surtout afficher un équilibre budgétaire, comme il l’a fait en 2014 et doit le refaire en 2015.

A l’approche des élections de 2017, la mesure est cependant populaire. « La reprise économique en Allemagne doit profiter aux employés», s’est réjoui Sigmar Gabriel, manifestement plus heureux que son collègue conservateur.

Mesure populaire même chez les employés

Jusqu’ici, le gouvernement avait exploité son surplus budgétaire pour alléger les finances des communes et augmenter ses investissements de 10 milliards d’euros entre 2016 et 2018. La Commission européenne ou le patronat estiment qu’il doit faire plus. « Les investissements doivent avoir la priorité pour assurer les recettes fiscales de l’avenir», a déclaré jeudi Markus Kerber, directeur général de la Fédération de l’industrie allemande (BDI).

Si la grande coalition dirigée par Angela Merkel n’avait pas encore baissé les impôts, elle avait fait plusieurs gestes, incluant un coup de pouce aux retraites ou l’introduction du salaire minimum.

Thibaut Madelin (Correspondant à Berlin)

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