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François Hollande en campagne aux Antilles - Cinq jours de visite

François Hollande aux Antilles
François Hollande aux Antilles © REUTERS/Alain Jocard/Pool
De notre envoyée spéciale aux Antilles Mariana Grépinet , Mis à jour le

Le chef de l’Etat entame sa tournée caribéenne de cinq jours en visitant quatre territoires d’outre-mer. Un déplacement aux allures de début de campagne.

Mais qu’est venu faire François Hollande dans ce confetti de 21 km2 et de 9200 habitants à 6700 km de Paris ? Saint-Barth, lieu de villégiature de luxe est assurément un bout de territoire qui ne l’aime pas vraiment. En 2012, au second tour, seuls 17 % des habitants avaient voté pour lui. C’est pourtant par ce minuscule bout de territoire français que le Président de la République a décidé d’entamer sa tournée antillaise hier. Peu après son élection, il avait promis qu’il irait partout, dans tous les territoires de la République. Il est déjà passé en Guyane, à la Réunion, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, à Saint-Pierre-et-Miquelon. C’était donc « normal » de venir à Saint-Barthélemy. Aucun chef d’Etat n’y était venu depuis 1980. Une visite éclair de deux heures -le temps de déposer ce vendredi 8 mai une gerbe sur le monument aux morts et de rencontrer les élus locaux.

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Après dix minutes de vol sur un petit avion local, il arrive à Saint-Martin, 35 000 habitants et 37 plages de sable blanc. Atterrit à « l’aérogare de l’espérance ». Tout un programme. Le plus petit bout de terre à être partagé en deux nations, la France et la Hollande. Manuel Valls avait décommandé sa venue en octobre 2013 pour rentrer plus vite à Paris en pleine « affaire Leonarda ». François Hollande arrive flanqué de Ségolène Royal, Christiane Taubira, George Pau-Langevin et Annick Girardin « Je suis venue avec quatre ministres importantes, quatre femmes », dit-il. Ici, il avait recueilli, en 2012, 51,5 % des suffrages mais seuls 38 % des électeurs s’étaient déplacés, traduisant un fort désintérêt pour les problématiques nationales. Cela n’empêche pas l’accueil d’être chaleureux. « Bravo, continuez, on a confiance en vous », lui lance une femme. « On regrette que vous ne veniez que 3 heures et pas 3 jours », lâche un habitant. « Je connais l’adresse, je reviendrai », esquive le chef de l’Etat qui croise une famille venue d’Ussel en Corrèze, son fief. A Marigot, après un autre dépôt de gerbe aux monuments aux morts et une rencontre avec les élus du conseil territorial, il s’offre un long bain de foule. Zigzaguant dans les rues pour saluer les uns et les autres, poser pour des « selfies ». Une femme lui offre une bouteille de rhum « Mondoudou ». « Je ne boirai pas tout », plaisante t-il.

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Une visite historique à Cuba

François Hollande, dont l’impopularité bat des records savoure ce moment qui rappelle ceux qu’il a connu, il y a plus de trois ans, pendant la campagne. Lorsqu’on lui demande s’il est en campagne, il sourit mais ne dit pas non. Les caméras sont nombreuses à suivre ce déplacement qui l’emmènera jusqu’à Cuba pour une visite historique –la première d’un chef d’Etat français depuis l’indépendance du pays en 1898- et à Haïti. A Saint-Martin, les images de ces enfants qu’on lui tend pour qu’il les embrasse tombent fort à propos.

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Aujourd’hui, ces bains de foule devraient se prolonger. Le président passe la journée en Martinique, un département où 68 % des électeurs lui avaient fait confiance au second tour de la présidentielle. Demain, il sera en Guadeloupe où il avait atteint des records avec 72 % des suffrages. Ce samedi, à Fort de France, il participera au sommet Caraïbe climat 2015, pour préparer celui de Paris en décembre. Une trentaine d’Etats de la Caraïbe y seront représentés. « Les états insulaires ont les problèmes mais ils ont en même temps les solutions », assure Ségolène Royal.

"Il voulait être en mouvement"

Ce sommet sera l’occasion de lancer, sur le modèle de Manille aux Philippines en mars dernier, l’appel de Fort de France. « C’est un rendez-vous important car pour la COP21 dans les négociations climatiques, chaque voix compte », rappelle l’entourage du Président. François Hollande y inaugurera, dimanche 10 mai, journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, le Mémorial ACTe, présenté comme le plus ambitieux lieu de mémoire jamais dédié à l’esclavage. Un monument qui fait polémique en raison de son coût qui dépasse les 80 millions d’euros. Aux Antilles comme partout, « l’abolition de l’esclavage s’est accompagnée de réparations financières très importantes au bénéfice des propriétaires d’esclaves. Mais rien pour ces derniers » devrait rappeler la ministre de la Justice, Christiane Taubira. En 2001, lorsqu’avait été votée la loi Taubira reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité, elle avait proposéque l’Etat rachète aux descendants des maîtres une partie du foncier, fasse un remembrement à travers une société coopérative puis vende ou mette à disposition ces terres. Un sujet sur lequel François Hollande est peu réceptif.

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A lire : "Christiane Taubira. Il n'auront pas mon suicide"

Pour le troisième anniversaire de son élection, le Président de la République voulait « être en mouvement » confie un membre de son équipe. Parce que « la liberté, c’est le mouvement ». Il va à la rencontre des Français. De tous les Français. Lors de son dernier voyage dans la Caraïbe, en pleine campagne présidentielle, janvier 2012, François Hollande avait rappelé que les Antilles représentent « 1,7 millions d’électeurs », habitants de métropole inclus. Un enjeu. En Martinique, il avait théorisé la campagne « si on ne réussit pas le début, on ne peut pas réussir la fin ». Et si c’était ici que tout recommençait ?

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