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Cette nuit en Asie : un Japon sans enfants

Avec 16,17 millions d’enfants de moins de 14 ans, le Japon est désormais le moins jeune des pays de plus de 40 millions d’habitants.

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Avec 16,17 millions d’enfants de moins de 14 ans, le Japon est désormais le pays le moins jeune des pays comptant plus de 40 millions d’habitants

Par Gabriel Grésillon, Yann Rousseau

Publié le 5 mai 2015 à 06:41

Jamais, depuis que le Japon a publié ses premières études démographiques complètes en 1950, il n’avait compté aussi peu d’enfants. Selon la denière enquête du ministère des Affaires intérieures, l’Archipel ne comptait plus, au 1er avril 2015, que 16,17 millions d’enfants âgés de moins de 14 ans. Ce chiffre marque un recul de 160.000 sur un an et fait plonger le ratio d’enfants par rapport à la population globale à seulement 12,7%, soit son plus bas niveau depuis 41 ans. Comparant ce taux à celui enregistré dans les 30 pays de la planète comptant plus de 40 millions d’habitants, les autorités notent que le Japon est désormais le moins jeune du monde. En Allemagne, où la crise démographique est aussi très sévère, les enfants de moins de 14 ans représentent «encore» 13,1% de la population totale.

La situation japonaise est d’autant plus préoccupante qu’elle risque de s’aggraver rapidement dans les prochaines années avec le recul annoncé des naissances. Par tranche d’âge, les enfants de 12 à 14 ans sont actuellement 3,47 millions dans le pays quand le segment des bébés, compris entre 0 et 2 ans, ne compte plus que 3,09 millions d’enfants. Pour nombre d’économistes, cet effritement irrémédiable des naissances s’impose comme le problème économique le plus sévère du Japon car il va déséquilibrer, à terme, le système de protection sociale et déprimer les entreprises du pays qui ne voient plus de raison d’investir sur leur propre marché.

Le gouvernement conservateur de Shinzo Abe affirme vouloir encourager les familles à faire plus d’enfants et a ainsi lancé un programme d’ouverture de crèches afin de permettre aux mères de conserver leur emploi après la naissance de leurs bébés. Mais les enquêtes d’opinion montrent que les jeunes travailleurs s’inquiètent avant tout de la baisse continue de leur pouvoir d’achat et se montrent dès lors de plus en plus réticents à l’idée de fonder une famille.

Grand ménage chez les pétroliers chinois

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Les autorités chinoises viennent d’annoncer une série de remaniements à la tête des trois grands groupes pétroliers nationaux. Sinopec, mais aussi Petrochina et Cnooc voient tous leurs présidents quitter leurs fonctions et être remplacés, soit par le numéro deux de la société (c’est le cas de Cnooc), soit dans le cadre de recrutements extérieurs. Ce brusque remaniement illustre la volonté de reprise en main par l’Etat central d’un secteur qui était perçu, ces dernières années, comme un véritable «Etat dans l’Etat». Cette reprise en main avait commencé, dès la prise de fonctions de l’actuel chef de l’Etat, Xi Jinping, par un grand nettoyage chez Petrochina, dans le cadre d’une vaste enquête anti-corruption.

Désormais, avec ce changement du management des sociétés, les analystes estiment que les trois pétroliers vont mettre plus efficacement en œuvre les réformes attendues par Pékin. Un certain flou règne actuellement sur l’avenir de ces trois sociétés. Compte tenu de la baisse des prix du baril, elles ont toutes annoncé des résultats en forte baisse. Au même moment, des informations de presse révèlent que l’Etat central envisage un vaste mouvement de concentration parmi les grands groupes publics, et que celui-ci pourrait déboucher sur une fusion de Petrochina et Sinopec. Hypothèse pourtant peu crédible, compte tenu de la taille de ces sociétés, et du fait que leur rapprochement déboucherait sur la création d’un mastodonte encore plus difficile à manœuvrer et à réformer. Quels que soient les projets de Pékin, la vague de remaniements qui vient d’être annoncée confirme que le secteur pétrolier est considéré comme l’un des plus prioritaires dans le grand dessein du pouvoir de remettre dans le droit chemin ses entreprises d’Etat.

Pékin à Taïwan : la carotte et le bâton

Ne manifestez pas la moindre velléité d’indépendance, et nous saurons nous montrer généreux avec vous. Tel est, en substance, le message qu’a fait passer Xi Jinping, le président chinois, au numéro un du Kuomintang (KMT), le parti au pouvoir à Taïwan, qui vient d’effectuer une rare visite à Pékin. Xi Jinping a en effet promis de nouvelles concessions économiques à l’île, à condition que celle-ci ne remette pas en cause le «consensus de 1992», un texte signé par les deux parties dans lequel elles s’accordent sur le principe d’une seule Chine, tout en se gardant de préciser lequel des deux territoires incarne cette Chine. Si Taipeh s’abstient de toute provocation en la matière, Pékin promet notamment d’ouvrir la porte de la Banque asiatique d’infrastructures (AIIB), institution récemment lancée par Pékin, à Taïwan.

La visite d’Eric Chu, nouveau président du KMT, intervient à un moment compliqué pour les relations entre les deux territoires : lors d’une récente élection locale, le KMT a subi un net revers, qui a été interprété comme un ras-le-bol d’une partie des électeurs devant la politique très conciliante vis-à-vis de Pékin qu’avait mise en place ce parti politique. Le risque est donc que l’élection présidentielle de 2016 ne débouche sur une victoire de l’opposition, beaucoup plus ferme et critique vis-à-vis du grand frère chinois. La Chine continue de considérer que Taïwan fait partie de son territoire, même si elle accepte l’autonomie de son gouvernement. Mais elle n’a jamais renoncé à récupérer par la force cette île où s’étaient réfugiés, en 1949, les nationalistes opposés au Parti communiste.

La bataille commerciale nippo-coréenne s’intensifie au Vietnam

Les gouvernements vietnamien et sud-coréen ont officiellement entériné, ce mardi matin, l’accord de libre-échange qu’ils négociaient depuis plusieurs années. Le traité, qui doit être prochainement ratifié par le Parlement sud-coréen, devrait entrer en application avant la fin de 2015 et permettre une poussée des échanges commerciaux entre les deux nations. La Corée du Sud cherche à aider ses entreprises à mieux résister, sur le marché vietnamien, à leurs concurrentes japonaises qui bénéficient d’un pacte commercial bilatéral depuis 2009.

Dans le cadre du nouveau traité, les groupes sud-coréens vont profiter d’un abaissement progressif des tarifs douaniers imposés à leurs exportations entrant au Vietnam. En particulier, les taxes douanières sur les appareils électroménagers, les pièces automobiles et les produits cosmétiques seront abolies, alors que le marché de la construction et celui de la location de machines s’ouvrira, ce qui permettra aux entreprises coréennes du BTP de pénétrer plus facilement le marché vietnamien en pleine expansion.

En échange, le Vietnam va profiter d’une baisse des taxes sur des centaines de produits agricoles et piscicoles qu’il exporte vers la Corée du Sud. Les barrières douanières pour les fruits tropicaux, l’ail, le gingembre et la viande de porc seront notamment supprimées d’ici à dix ans. Le secteur du textile vietnamien, qui reste l’un des plus dynamiques à l’export, va aussi profiter de taxes plus faibles sur ses cargaisons entrant en Corée du Sud.

Au total, les deux gouvernements veulent croire que leurs échanges commerciaux bilatéraux vont être multipliés par trois d’ici à 2020 pour atteindre 70 milliards de dollars. Ils misent également sur un bond des implantations d’entreprises sud-coréennes dans le pays, où ils sont déjà les plus gros investisseurs. L’an dernier, le volume des investissements coréens au Vietnam s’était élevé à 18,9 milliards de dollars.

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