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Thales : le choix d’Henri Proglio en suspens

L’Etat met une nouvelle condition à la nomination d’Henri Proglio à la présidence non exécutive de Thales .

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Henri Proglio

Par Bruno Trévidic

Publié le 10 mai 2015 à 18:01

Nouveau rebondissement dans le long feuilleton du changement de gouvernance chez Thales. Alors qu’une assemblée générale des actionnaires doit se prononcer mercredi sur la nomination d’Henri Proglio à la présidence non exécutive du groupe d’électronique et de défense, son principal actionnaire, l’Etat, avec 27 % du capital, menace de s’y opposer si ses conditions ne sont pas satisfaites. Le ministère de l’Economie exige notamment que l’ex-PDG d’EDF rompe ses liens avec le groupe russe Rosatom, indiquaient vendredi « Le Monde » et « Libération », citant des sources proches du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron.

« Que le président d’honneur d’EDF et futur patron de Thales soit rémunéré, même indirec­tement, par un groupe qui a la main sur toute l’industrie nucléaire civile et militaire russe est pour le moins étonnant », explique une de ces sources, cité par le journal « Le Monde ».

Bercy reproche à Henri Proglio de siéger au conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et Fennovoima Ltd, deux filiales de Rosatom créées pour participer à des projets de centrales nucléaires en Turquie et en Finlande. Mais de son côté Henri Proglio ne semble pas vouloir céder. L’ex-PDG d’EDF aurait répondu à Bercy, via une note transmise par l’avocat Jean-Pierre Mignard, que les activités des deux sociétés en question « ne portent pas sur des points stratégiques susceptibles d’influencer des prises de décisions au sein du groupe Thales ».

Ce nouveau rebondissement à l’issue incertaine intervient après un bras de fer de plusieurs mois entre l’Etat et le groupe Dassault, le principal actionnaire privé de Thales avec 25,5 % du capital, sur le choix des nouveaux dirigeants de Thales.

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Le groupe Dassault, qui n’avait pas apprécié de voir l’Etat débaucher Jean-Bernard Lévy de la présidence de Thales pour lui confier celle d’EDF, avait imposé la nomination d’Henri Proglio à la présidence de Thales en contrepartie de celle de Patrice Caine, choisi par la tutelle publique pour prendre la direction opérationnelle de l’entreprise. Henri Proglio est très lié à la famille Dassault, siégeant au comité des sages du groupe familial.

En janvier, un premier désaccord sur le montant de sa future rémunération avait déjà conduit au report de l’assemblée générale. L’Etat actionnaire avait jugé excessifs les 400.000 euros par an réclamés par Henri Proglio (qui se seraient ajoutés à une retraite chapeau, au titre de sa carrière chez Veolia, de 720.000 euros), et souhaitait ­plafonner la rémunération du futur président de Thales à 140.000 euros. Le principal intéressé aurait accepté, selon les informations du « Monde ». Sans pour autant parvenir à désamorcer tous les sujets de désaccord avec l’Etat.

B. T.

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