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A400M : le plus gros programme militaire européen dans l’incertitude

L’A400M est le plus important programme militaire européen en coopération, mais aussi le plus mal engagé. Le titre Airbus souffre en Bourse de Paris.

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Le coût du programme ­A400M s’élèverait aujourd’hui à 31 milliards d’euros, pour seulement 174 appareils commandés

Par Bruno Trévidic

Publié le 10 mai 2015 à 18:00

Si l’A400M reste à ce jour le plus important programme militaire européen en coopération, cet avion de transport militaire est aussi le . Estimé initialement à 20 milliards d’euros, le coût du programme ­s’élèverait aujourd’hui à 31 milliards d’euros, pour seulement 174 appareils commandés, d’une valeur unitaire de 130 millions d’euros. Et la facture risque encore de s’alourdir, Airbus n’étant manifestement pas au bout de ses peines. Lundi, en Bourse de Paris, le titre Airbus affiche la plus forte baisse du Cac 40.

Fin janvier, le directeur espagnol du programme A400M, Domingo Urena-Raso, avait déjà dû céder son fauteuil à un de ses compatriotes, Fernando Alonso, après l’annonce de nouveaux retards de production, qui avaient contraint Airbus à ramener de 22 à 16 le nombre de livraisons prévues en 2015. Ces ­nouveaux reports, qui s’ajoutaient aux quatre années de retards déjà accumulés, avaient obligé Airbus Group à passer pour un demi-milliard d’euros de provisions supplémentaires dans ses comptes 2014, en plus des 4,3 milliards passés en 2011.

Mais en dépit de cette énième reprise en main, l’avionneur semblait toujours incapable, avant même l’accident, de s’engager sur un nouveau programme de livraison, tandis que certains clients, comme la France, se préparaient déjà à louer ou acheter des C-130 américains pour compenser les retards de livraison de l’A400M.

Promesses non tenues

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A ces problèmes de production s’ajoute l’incapacité des premiers A400M à délivrer les performances attendues. Ainsi, l’armée française attend-elle toujours le premier A400M capable d’effectuer des ­largages de matériel. Quant à la ­possibilité de ravitailler en carburant des hélicoptères en vol, cette fonctionnalité prévue dans le cahier des charges a dû être abandonnée, les turbulences générées par les quatre moteurs à hélices étant trop fortes.

Paradoxalement, l’A400M n’en reste pas moins une prouesse ­technologique, d’une complexité supérieure à celle de tout autre ­programme d’Airbus, A380 inclus. L’A400M est aussi le seul avion de transport militaire moderne dans sa catégorie. Par ailleurs, les responsables d’Airbus n’ont jamais perdu l’espoir de lui trouver de ­nouveaux clients hors d’Europe, y compris aux Etats-Unis. En début d’année, un responsable d’Airbus Defense & Space évoquait la possibilité de signer deux contrats à l’export d’ici à la fin de l’année. Le crash de Séville risque toutefois de compromettre ces espoirs.

B. T.

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