Petit-déjeuner avec

Hervé Falciani, le "lanceur d'alerte" fiscales de HSBC

Michael Stothard, FT - Devant des croissants à Paris, le lanceur d'alerte de HSBC à l'origine d'une des plus grandes fuites de données de l'histoire bancaire explique ici que son cas est identique à celui d'Edward Snowden et révèle qu'il vit dans une peur constante.

Arrivé avec une demi-heure d’avance au restaurant du sommet de la Tour Montparnasse, le plus haut et le plus détesté de Paris, j’ai suffisamment de temps pour étudier cet étrange lieu avant mon petit-déjeuner avec Hervé Falciani, l’expert informatique devenu lanceur d’alerte d’HSBC, à l’origine de l’une des plus grandes et des plus spectaculaires fuites de données de l’histoire bancaire.

À 7 h 45, les tables blanches futuristes et leurs chaises orange sont vides, du reggae joue en musique de fond. Je commence à me demander pourquoi l’homme que les médias ont surnommé le “Edward Snowden de la banque” veut me rencontrer ici : si ce n’est pas pour l’ambiance ou la cuisine, la carte du petit-déjeuner est simple : viennoiseries, café et pratiquement rien d’autre. Alors, peut-être, est-ce pour la discrétion du restaurant.

Ces sept dernières années, Hervé Falciani a déménagé d’un pays à un autre, parfois sous une fausse identité et un déguisement, souvent accompagné de gardes du corps. Début 2008, alors ingénieur systèmes auprès de la banque HSBC Genève, il quitte la Suisse pour le Liban, emportant avec lui les données de plus de 100 000 clients. Certaines autorités suisses et son ancien employeur l’accusent d’avoir cherché à les revendre. Hervé Falciani, quant à lui, maintient qu’il voulait révéler au grand jour un système bancaire “défectueux” “qui encourage l’évasion fiscale”. Il me dira plus tard : “j’étais confronté à des choses stupides. Je n’avais pas le choix”.

Quoi qu’il en soit, ces fuites ont fait des ravages. Elles ont prouvé que la plus grande banque d’Europe aidait activement, par divers moyens, ses clients à se soustraire aux impôts, y compris en ouvrant des comptes offshore et en leur fournissant de grosses “briques” de trésorerie en devises étrangères introuvables. Les gouvernements français, espagnols et britanniques se sont servis des données publiées [...]

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