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Appli : quel air est-il ?

EcoFuturdossier
Une start-up parisienne a lancé ce mercredi une application pour iPhone qui permet de connaître, heure par heure, la qualité de l'air dans plus de soixante villes dans le monde, dont onze en France.
par Gabriel Siméon
publié le 13 mai 2015 à 16h03

Le petit nuage a grise mine au milieu de l’écran. Il indique une pollution de l’air «modérée» à Paris ce mercredi en début d’après-midi. Les concentrations en ozone, dioxydes d’azote et particules fines sont légèrement en dessous de la limite journalière fixée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : on peut prendre le vélo pour se déplacer. A Marseille et Lyon, en revanche, le petit nuage fait la gueule : la pollution y est forte et il est conseillé de ne pas trop forcer sur les pédales.

Toutes ces informations et conseils, déjà disponibles en ligne depuis plusieurs semaines, sont désormais accessibles depuis une application pour iPhone (une version Android est annoncée pour bientôt), «Plume Air Report», lancée mercredi par la société Plume Labs. «Elle permet de suivre heure par heure le niveau de pollution atmosphérique dans sa ville», explique Romain Lacombe, son fondateur. L'échelle que cette start-up basée à Paris a élaborée se base sur les normes établies par l'Agence américaine de protection de l'environnement et l'OMS. D'«air pur» à «pollution extrême», elle permet d'estimer l'impact sur la santé des éléments nocifs en suspension dans l'air autour de nous.

«J'ai un enfant de quelques mois, donc je me pose la question de ce que je pourrais faire pour moins l'exposer à cela», raconte David Lissmyr, qui a participé à la création de l'outil chez Plume Labs. Celui-ci délivre ainsi des conseils : on sait si c'est le moment d'aller courir puis de se boire une mousse en terrasse, ou s'il vaut mieux éviter.

«Des estimations correctes 80% du temps»

Ces informations peuvent varier selon la sensibilité de chacun à la pollution, qu'il est possible de renseigner sur l'application. On peut aussi choisir de recevoir une alerte en cas de pic, et même se faire une idée de l'évolution de la qualité de l'air dans les prochaines heures. «C'est très compliqué à prévoir, prévient David Lissmyr. Mais à partir des prévisions météorologiques et des cycles d'activité humaine comme la circulation ou la consommation énergétique, on arrive à des estimations correctes 80% du temps.»

Disponibles pour 64 villes à travers le monde (Pékin, Las Vegas, São Paulo…), dont 11 en France (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, Chamonix, Montpellier, Nantes, Nice, Strasbourg, Toulouse), les informations affichées sur l'application se basent sur les bulletins de mesure régulièrement publiés par les organismes locaux de surveillance de la qualité de l'air. En Ile-de-France, Airparif en publie toutes les heures«L'air c'est surtout de la donnée. Il faut savoir s'en saisir», observe Thomas Kerting, délégué général de la Fédération interprofessionnelle des métiers de l'environnement atmosphérique (Fimea).

La start-up développe aussi en parallèle un objet personnel à porter sur soi pour mesurer directement son exposition à la pollution de l'air, rue par rue, et partager le relevé avec une communauté d'utilisateurs. «Ce sera moins précis que les mesures des associations de surveillance de la qualité de l'air, admet Romain Lacombe. Mais on pense que l'accès à cette information est primordial.» Un prototype doit être présenté au festival Futur en Seine à Paris, mi-juin.

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