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L’Italie émerge finalement de plus de trois ans de récession

Pour la première fois depuis la mi-2011, la croissance de la troisième économie de la zone euro affiche un signe positif (+0,3%) au premier trimestre, grâce au frémissement de la demande interne et des investissements.

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Croissance au premier trimestre 2015 : première victoire économique plus que symbolique pour Matteo Renzi

Par Pierre de Gasquet

Publié le 13 mai 2015 à 18:56

Le chiffre peut paraître modeste, mais c’est une première victoire économique plus que symbolique pour Matteo Renzi. Pour la première fois depuis la mi-2011, la croissance de la troisième économie de la zone euro est repartie à la hausse au premier trimestre : +0,3% sur le trimestre précédent, contre une attente du consensus de +0,2%. Il reste à vérifier que ce rebond de croissance, encore inférieur de moitié à celui de la France, va bien se traduire dans une amélioration du marché de l’emploi, ce qui n’est pas acquis au vu du dernier chiffre de mars (avec un taux de chômage remonté à 13%). Il faudra sans doute attendre le deuxième semestre pour voir si l’inversion de la courbe du chômage se confirme.

Plusieurs faux signaux de redémarrage

« Après plusieurs faux signaux de redémarrage, . C’est le niveau de croissance le plus élevé depuis quatre ans et la reprise du marché immobilier va soutenir cette accélération sur les prochains trimestres », estime Paolo Mameli, Senior Economist de la banque Intesa SanPaolo. Certes, avec un niveau de croissance comparable à celui de l’Allemagne, mais sensiblement inférieur à celui de la France ou de l’Espagne, la reprise italienne est encore lente. Mais c’est la première inversion de tendance pour l’économie italienne, après treize trimestres de croissance négative ou nulle, et à un rythme jamais vu depuis quatre ans.

Le signal d’un retournement

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« Le chiffre de l’Istat est supérieur aux attentes : il est encore tôt pour chanter victoire mais c’est le signal d’un retournement lié aux politiques du gouvernement », s’est félicité le ministre de l’Economie et des finances, Pier Carlo Padoan, toute en invoquant l’impact des politiques de la BCE (Banque centrale européenne). Selon le communiqué de l’ISTAT (l’INSEE italien), en rythme annuel, le PIB du premier trimestre est resté inchangé (contre une prévision de -0,2%) et la variation acquise pour l’année 2015 est de 0,2%. Reflet d’une hausse de la valeur ajoutée dans l’agriculture et l’industrie (et d’une stagnation dans les services), la hausse du PIB est surtout liée à une contribution positive de la demande interne, la demande extérieure nette étant en retrait. Mais selon Paolo Mameli, les effets de la baisse de l’euro ne se sont pas encore manifestés à plein sur la compétitivité de l’export et la contribution de la demande externe devrait redevenir positive dans les prochains mois. La principale nouveauté résulte surtout de la reprise des investissements, notamment dans le secteur de la construction.

L’emploi, toujours

Pour l’économiste d’Intesa SanPaolo, qui table sur un taux de chômage de 12,6% à la fin de l’année, même si les exonérations de charges ont déjà eu un impact positif sur la transformation de CDD en CDI, il faudra attendre plusieurs mois pour que cette sortie de récession se traduise concrètement sur le marché de l’emploi. Principal bémol à ce premier signal positif sur le front de la croissance : la baisse de 0,1% de l’indice des prix à la consommation, en rythme annuel, au mois d’avril, _quatrième mois consécutif de baisse précise l’Istat_, ce qui confirme encore la tendance à la déflation. Mais la reprise de la demande interne est un signal de bon augure.

Pierre de Gasquet, de notre correspondant à Rome

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