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NégociationsL'espoir d'une réunification chypriote renaît

L'émissaire de l'ONU a rencontré le président chypriote grec Nicos Anastasiades (gauche) et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci (droite).

L'interminable processus de négociation sur la réunification de l'île de Chypre a été relancé ce vendredi 15 mai sous l'égide de l'ONU. Des signaux positifs ont été envoyés par les deux parties chypriotes grecque et turque sur les nombreux et complexes problèmes restant à résoudre.

Au cours d'une réunion de près de quatre heures à Nicosie, les dirigeants des deux communautés se sont engagés à «travailler sans relâche» afin de faire de Chypre «une fédération unifiée», a annoncé l'émissaire spécial de l'ONU, Espen Barth Eide, qui parraine les discussions.

Le président chypriote grec Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci ont décidé de mener personnellement ces négociations et de se rencontrer deux fois par mois. Leur prochaine réunion se tiendra dès le 28 mai.

Grandes attentes

Les Chypriotes attendent beaucoup de ce qui pourrait être les premières négociations approfondies depuis plus de dix ans, susceptibles d'ouvrir la voie à une réunification de l'île méditerranéenne après quatre décennies de division.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé «les dirigeants à saisir cette opportunité pour parvenir à des avancées concrètes». Anastasiades et Akinci lui ont donné en partie satisfaction en annonçant de premières mesures qui «bénéficieront à tous les Chypriotes».

Champs de mines

Le président chypriote a ainsi remis des informations réclamées de longue date sur l'emplacement exact de champs de mines disposés par les forces chypriotes grecques. Les cartes des lieux minés dans le nord avant son invasion en 1974 par la Turquie en réaction à un coup d'état nationaliste visant à rattacher l'île à la Grèce, permettront de déminer ces zones avec l'aide de l'ONU.

En contrepartie, les Chypriotes grecs traversant les points de contrôle chypriotes turcs pour se rendre dans la partie nord de l'île ne seront plus tenus de remplir et faire tamponner des fiches de visa à partir de samedi. Nombre de résidents de Chypre rechignent à effectuer ces formalités, ressenties comme une reconnaissance de fait de la République turque de Chypre nord (RTCN), une entité non reconnue occupant le tiers nord de l'île.

Douze ans après l'ouverture des premiers points de passage entre le Sud grec et le Nord turc, la coopération entre les communautés s'est développée. Des dignitaires religieux orthodoxes et musulmans se rencontrent régulièrement, les chambres de commerce coopèrent, les clubs chypriotes turcs sont en train de revenir au sein d'une fédération de football unifiée.

Mais au niveau des dirigeants politiques, le processus de paix piétinait depuis plusieurs années, et il était suspendu depuis octobre 2014.

Points d'achoppement

Les deux parties de l'île traversent des difficultés financières qui rendent une solution plus nécessaire que jamais, d'autant que le conflit entrave l'exploitation des richesses gazières découvertes en 2011 au large des côtes sud de l'île.

Les points d'achoppement restent nombreux, qu'il s'agisse des ajustements territoriaux, du sort des propriétés spoliées et des troupes turques stationnées en RTCN, ou du partage du pouvoir au sein de futures instances fédérales.

ats