TULULULULUTUTUTULigue 1: Le premier multiplex de Canal +, «c'était un peu un ovni», raconte Jérôme Revon

Ligue 1: Le premier multiplex de Canal +, «c'était un peu un ovni», raconte Jérôme Revon

TULULULULUTUTUTULe premier réalisateur de l'émission culte de la chaîne cryptée va aussi vous livrer le secret de la fameuse petite musique «Tululululutututu»...
Le plateau du Multifoot de Canal +.
Le plateau du Multifoot de Canal +. - Jeff Lanet
Antoine Maes

Antoine Maes

Certains d’entre vous n’étiez peut-être pas encore nés. Ou tout simplement pas encore en âge de regarder le foot à la télé. Mais sachez qu’il existe une époque ou les deux dernières journées Ligue 1 n’étaient pas diffusées dans le traditionnel multiplexe de Canal + (et maintenant de beIN Sport). Alors que la petite musique la plus connue du sport à la télé s’apprête à reprendre du service ce week-end, Jérôme Revon, réalisateur de la chaîne cryptée, raconte les débuts du sacro-saint rendez-vous du moins de mai. Et se souvient de sa première version, à l’été 1992.

Est-ce que vous savez qui a inventé le multiplex ?

Il ne faut pas que je me trompe parce que c’était y a un petit moment. Mais pour moi c’est Biétry évidemment. En fait, ça part de Barcelone quand on fait les JO de 92. C’est là où on apprend à travailler de cette façon. On passait d’un sport à l’autre pour aller voir les Français, on essayait de ne rien rater, on recalait un combat de boxe ou un saut à la perche. C’est vraiment là où on a appris à se servir de la technique, tout ce qui permet de recaler. Et dans la foulée de ça, on a lancé, en août, Jour de Foot. Et pour moi les premiers multiplexes démarrent par là. La faisabilité, on l’a comprise et apprise à ce moment-là. Au début, on recalait les buts et on y allait. Maintenant on arrive sur la joie et on repasse le but. A l’époque, on s’embêtait vraiment ! Parce que des fois il ne se passe rien et puis tout d’un coup il y en a trois, comme des avions en bout de piste.

Est-ce que ça semblait infaisable ?

Grâce à Barcelone un peu moins. A l’époque on avait Thierry Gilardi qui faisait le multiplex en régie. On mettait un fond vert, un faux décor, et il me tapait l’épaule pour savoir où étaient les buts. Il me montrait les écrans en me disant « on va là ». On l’a inventé comme ça, il n’y avait pas de modèle. Maintenant on leur met des retours-plateaux, c’est plus structuré.

Un magnifique détournement d’un multiplex par Guy Truite :



C’est devenu facile ?

Non c’est jamais facile, parce qu’on en fait que deux par an. C’est comme faire les Césars : quand vous n’avez pas l’habitude, pas de réflexe, pas d’équipe rodée c’est toujours plus difficile. Mais évidemment on a plus de vingt années d’expérience derrière quand même donc ça va mieux.

Est-ce qu’il y avait des réticences à Canal ou dans les clubs au moment du lancement ?

Ça s’est fait assez vite, mais c’est vrai que c’était un peu ovni. Ça ne s’était jamais fait comme ça. Mais c’est tellement excitant qu’on voudrait que Jour de Foot soit fait toutes les semaines comme ça, moi ce serait mon rêve ! Nous, on a le meilleur, on est devant nos écrans, on se fait un multiplex tous les samedis. On sent très vite que non seulement c’est bien, mais qu’en plus on voit tout.

La question que tout le monde se pose : Mais d’où sort cette petite musique pour annoncer les buts ?

Elle était là à la première édition. Charles Biétry m’avait dit « il faut un son pour prévenir qu’il y a un but ». On s’est réuni avec les ingés-sons et ils avaient trouvé un peu de tout : des sonneries, des gongs… Et c’est celle-là que j’ai choisie moi.



Mais pourquoi celle-là en particulier ?

Elle n’était pas stressante. Ce n’est pas un buzzer, ou une alarme. C’était notre écriture à nous. Pendant longtemps, Kader Aoun, qui était l’auteur de Jamel Debbouze, me disait « ah putain ta musique, quand je pense que c’est toi qui l’as choisi… ». Mais comme tout fan de foot, il ne peut pas s’en passer. Il me chambre mais tout le monde la connaît.

C’est impossible de la changer…

Moi tant que je serai là, je défendrai cette musique. Elle est ancrée, on ne s’en sert que deux fois par an. Ce n’est pas comme un jingle son sur une chaîne d’info où on se lasse. Nous non, et on sait qu’à ce moment-là qu’il se passe quelque chose.

Vous aimeriez qu’il ressemble à quoi, le multiplex de la dernière journée de la saison 2024-2025 ?

En technique, on ne peut pas aller plus vite que les buts. Après on trouvera des idées autour, on habillera l’ensemble. Mais la formule c’est de voir tous les matchs en même temps. Après, peut-être qu’on pourra choisir dans tous les canaux, et qu’on pourra se faire son propre multiplex depuis son salon. Mais vous verrez que ce n’est pas facile, et qu’il vaut mieux laisser faire sinon vous allez louper beaucoup de choses.

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