JAPONJapon: L'île volcanique surgie de la mer révèle un «laboratoire naturel» du vivant

Japon: L'île volcanique surgie de la mer révèle un «laboratoire naturel» du vivant

JAPONGrâce, notamment, aux déjections déposées par les oiseaux marins sur cette «île nue», les scientifiques comptent étudier la genèse des écosystèmes...
L'île volcanique de Nishinoshima, sortie de l'océan en novembre 2013 au large du Japon, ne cesse de s'étendre. Photographie du 27 avril 2015.
L'île volcanique de Nishinoshima, sortie de l'océan en novembre 2013 au large du Japon, ne cesse de s'étendre. Photographie du 27 avril 2015. - JAPAN COAST GUARD / AFP
Mathias Cena

M.C. avec AFP

Une île qui renferme bien des trésors. La terre nouvelle qui a fait surface il y a un an et demi dans le Pacifique, au milieu du petit archipel d'Ogasawara, à un millier de kilomètres au sud de Tokyo, était déjà un objet d'étude des scientifiques. Sortie des eaux en novembre 2013 par l'éruption d'un volcan, elle ne cesse depuis de grossir, atteignant une surface de 2,5 km² début mars.



Mais cette île a aussi donné naissance à un véritable «laboratoire naturel» en devenir, site d'observation des espèces vivantes que les biologistes nippons veulent à tout prix préserver. C'est notamment à partir des déjections déposées par les oiseaux marins sur cette «île nue» que les scientifiques comptent étudier la genèse des écosystèmes.

VIDEO. L’île japonaise née d’une éruption «pourrait encore grossir pendant plusieurs mois»

«Nous, les biologistes, sommes très intéressés par cette nouvelle île parce que nous pourrons y observer le point de départ des processus de l'évolution», explique le professeur Naoki Kachi, directeur du département de recherches sur l'archipel Ogasawara à l'université de Tokyo.

Les oiseaux ont un lourd impact sur l'écosystème

Pour le moment, personne ne peut se rendre sur l'île, le volcan qui lui a donné naissance étant toujours en éruption. Mais quand l'activité volcanique ralentira à Nishinoshima, le biologiste japonais s'attend à l'arrivée de graines et plantes amenées par les courants marins ou des oiseaux de mer migrateurs. «Mon domaine de prédilection est l'impact des oiseaux sur l'écosystème des plantes: comment leurs déjections transformées en fertilisants organiques nourrissent la végétation et comment leurs activités dérangent l'écosystème», explique-t-il.

Ces oiseaux pourraient d'ailleurs finir par nicher durablement sur la nouvelle île. L'ancienne Nishinoshima hébergeait des colonies qui, chassées par les éruptions, reviendront probablement s'y installer en nombre lorsque le volcan se rendormira. L'archipel d'Ogasawara abrite près de 200 espèces différentes d'oiseaux.

«Ne pas amener des espèces de l'extérieur»

Ssoucieux de l'extrême fragilité de son habitat, le professeur Kachi met en garde contre l'introduction d'espèces exogènes dans ce «laboratoire naturel». «Je demande à tous ceux qui débarqueraient sur l'île de faire très attention à la préservation de l'environnement, et surtout à ne pas amener avec eux des espèces de l'extérieur», plaide l'universitaire.

Lorsqu'il a procédé à une étude de terrain sur un autre îlot des Ogasawara en 2007, son équipe avait préparé un espace désinfecté par fumigation pour y stocker tous les appareils de recherche, neufs et préalablement stérilisés.

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