De la fumée au-dessus de la ville de Deir Ezzor, le 26 février 2013 en Syrie

De la fumée au-dessus de la ville de Deir Ezzor, le 26 février 2013 en Syrie.

afp.com/Zac Baillie

"Une nouvelle claque pour l'EI", selon le ministre américain de la Défense Ashton Carter. En tuant au cours d'une opération au sol Abou Sayyaf, un responsable de l'organisation Etat islamique chargé notamment de gérer ses ressources pétrolières, les Etats-Unis marquent effectivement un point dans la guerre qui oppose la coalition internationale aux djihadistes. Selon Washington, Abou Sayyaf, tué les armes à la main, était directement impliqué dans les opérations militaires de l'EI ainsi que dans son trafic de pétrole et de gaz, une des sources de revenus du groupe djihadiste. Sa femme, Umm Sayyaf, était une responsable importante de l'EI, selon le Conseil de sécurité nationale américain (NSC).

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Un réseau d'informateurs

Mais si Abou Sayyaf était bien un responsable senior de l'organisation, il ne faisait pas partie de ses chefs les plus puissants, explique le New York Times, et il ne tardera pas à être remplacé. La mort de ce djihadiste d'origine tunisienne est surtout importante parce qu'elle est la première opération au sol réussie de la coalition, après l'échec de celle destinée à libérer l'otage James Foley. Des mois de bombardement aériens n'avaient pas réellement affaibli l'EI, qui poursuit son offensive à Palmyre.

Abou Sayyaf a été déniché dans son logement près du champ pétrolier de Al-Omar, dans la province syrienne de Deir Ezzor. Notamment grâce à un réseau d'informateurs que la coalition a commencé à mettre en place sur le terrain, raconte le New York Times, et qui a permis de compléter des informations recueillies par les satellites et les écoutes téléphoniques. Il n'y a pas eu de coordination avec le régime de Bachar El-Assad, ont affirmé les Américains, alors qu'avant l'annonce américaine, la télévision d'Etat syrienne avait affirmé que "le ministre du pétrole de l'EI (sic) a été tué dans une opération spéciale de l'armée syrienne à Al-Omar", identifiant cet homme comme "Abou al-Taym al-Saudi".

Des otages comme boucliers humains

L'opération, menée depuis l'Irak par une vingtaine de commandos Delta Force, n'a pas fait de victimes dans les rangs américains. Alors que les djihadistes avaient pris des femmes et des enfants comme boucliers humains, ces derniers ont pu être séparés des combattants, se félicite encore le NSC. Une jeune femme yézidie, détenue comme esclave par le couple Sayyad, a été libérée.

Mais toutes les informations sur le raid ne sont pas encore réunies, ont reconnu les officiels américains. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 32 djihadistes de l'EI.

Parmi les morts figurent également l'adjoint du "ministre de la Défense" du groupe, un responsable des communications et un quatrième chef non identifié, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une douzaine de combattants ont aussi été tués au cours de cette opération.

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