Publicité

Daech se retire de la ville syrienne de Palmyre mais s'empare de Ramadi, en Irak

La ville de Palmyre abrite un riche patrimoine culturel, mais constitue aussi un enjeu stratégique. -/AFP

VIDÉO/INFOGRAPHIE - La menace demeure en Syrie car les djihadistes sont présents presque tout autour de la ville, et notamment à un kilomètre de la célèbre cité antique.

Le groupe État islamique (EI) revendique une avancée en Irak, après avoir pris, dimanche, le contrôle total de Ramadi, une ville située à une centaine de kilomètres de Bagdad. Daech a ainsi infligé un sévère revers aux forces pro-gouvernementales irakiennes, qui ont été appelées par le premier ministre à résister.

L'EI a revendiqué sa victoire à Ramadi sur des forums djihadistes, précisant avoir pris le contrôle du centre de commandement des opérations de la province d'Al-Anbar. Des déclarations tempérées par les Etats-Unis pour qui la situation à Ramadi reste «mouvante et disputée», les combats se poursuivant. Les islamistes affirment s'être emparé des bataillons de chars et des lanceurs de missiles s'y trouvant. L'EI avait lancé jeudi cette nouvelle offensive sur Ramadi avec une vague d'attentats suicide. Environ 500 personnes, civils ou membres des forces de sécurité, ont depuis été tuées dans les combats et 8000 personnes ont fui la ville.

L'EI contrôle désormais la majeure partie de la vaste province désertique d'Al-Anbar, qui s'étend des frontières syriennes, jordaniennes et saoudiennes jusqu'aux portes de Bagdad. Le premier ministre irakien Haider al-Abadi a ordonné dimanche aux soldats, à leurs alliés des tribus et aux forces d'élite de «tenir leurs positions et ne pas permettre à Daech de prendre d'autres secteurs». «Un appui aérien continu aidera les troupes au sol à tenir leurs positions, en attendant l'arrivée d'autres forces en renfort et de combattants des ‘Unités de mobilisation populaire'», a-t-il ajouté, en faisant référence à des groupes paramilitaires composés essentiellement de miliciens chiites.

L'analyse de Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro:

En revanche, en Syrie, l'offensive de Daech autour de la ville de Palmyre et de sa cité antique, lancée mercredi, est pour le moment contenue. Après de violents combats contre l'armée syrienne fidèle à Bachar el-Assad, le groupe a été repoussé à l'extérieur de Palmyre. L'EI «s'est retiré de la plupart des quartiers du nord» moins de 24 heures après s'en être emparés, dit l'Observatoire syrien des droits de l'homme. La bataille de Palmyre a fait au moins 315 morts: 123 soldats et miliciens loyalistes, 135 combattants de l'EI et 57 civils, selon la même source.

Mais la menace demeure car les djihadistes sont présents presque tout autour de la ville, et notamment à un kilomètre du célèbre site archéologique. «Les ruines n'ont pas subi de dommages mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas être inquiets», s'est ému le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim.

Importance stratégique de Palmyre

La directrice de l'Unesco avait appelé à protéger la ville et son patrimoine, vendredi. La plupart des ruines monumentales, comportant notamment des colonnades torsadées romaines, des temples des tours funéraires, se trouvent elles au Sud-Ouest de la ville. Le site qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique, est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Pour la directrice, la situation est critique, d'autant que «le site a déjà souffert de quatre années de conflit, il a souffert du pillage, il représente un irremplaçable trésor pour le peuple syrien et pour le monde». Les rebelles ont contrôlé la ville de février à septembre 2013 avant qu'elle ne soit reprise par le régime. Durant les combats, le temple de Baal avait subi de légers dommages en raison des échanges d'artillerie.

Palmyre revêt également une importance stratégique pour l'EI puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province irakienne d'Al-Anbar, en grande partie contrôlée par ce groupe ultraradical sunnite.

Daech se retire de la ville syrienne de Palmyre mais s'empare de Ramadi, en Irak

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
314 commentaires
  • larsen 44

    le

    et la "coalition internationale" que fait elle,ils voulaient pourtant se mesurer aux Russes,mais la laissez moi rire !

À lire aussi