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Les 12 défis de taille de Pierre Karl Péladeau

Le nouveau chef du Parti québécois sera mis à rude épreuve à son arrivée à Québec

Entouré des siens et d’élus du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau a célébré sa victoire, vendredi dernier.
Entouré des siens et d’élus du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau a célébré sa victoire, vendredi dernier. Photo couroisie


Plusieurs imposants défis attendent Pierre Karl Péladeau maintenant qu’il est le chef du Parti québécois et la tâche ne sera pas aisée, affirment plusieurs politicologues à qui Le Journal a demandé de dresser la liste des «12 travaux» qui l’attendent.

Rallier ses adversaires

1. Le premier défi que devra affronter Pierre Karl Péladeau sera de rallier ses adversaires de la course à la chefferie. «Une course au leadership, c’est un peu comme une bataille intra-familiale. Au-delà des candidats, il faudra aussi s’assurer que leurs équipes et leurs militants se rallient aussi», croit Éric Montigny. «Dans les jours qui suivent, le PQ devra présenter une image d’unité à la population. C’est pourquoi M.Péladeau devra passer l’éponge et aller de l’avant», ajoute Michel Sarra-Bournet.

Rejoindre les jeunes

2. Les sondages menés lors de la dernière campagne électorale ont montré que le PQ n’était guère populaire auprès des 15-34 ans, rappelle Jean-François Godbout. «Le PQ est un parti dont la base militante est vieillissante. Il faudra qu’il renouvelle son discours pour attirer les jeunes. M.Péladeau s’est affiché en compagnie de plusieurs artistes. Peut-être que cela contribuera à l’aider à injecter du sang neuf au sein du parti», dit-il.

Rétablir les ponts avec les Québécois de toutes origines

3. Tous s’entendent sur ce point: la charte des valeurs a fait mal aux troupes péquistes. «Cela a mis un doute dans la tête de plusieurs Québécois issus de l’immigration, y compris ceux qui étaient souverainistes. À mon avis, la charte a fait aussi mal au PQ que les propos tenus par Parizeau sur le vote ethnique en 1995», soutient Michel Sarra-Bournet. «Le danger qui guette le parti, c’est d’être vu uniquement comme un parti identitaire», souligne aussi M.Choquette

Convaincre de la pertinence du projet souverainiste avant de tenir un référendum

4. «Même si la population semble tiède à l’idée d’un référendum, le Parti québécois ne doit pas se détourner de son objectif. Il doit démontrer la pertinence de son projet», souligne M.Sarra-Bournet. Reporter la discussion au moment de la tenue d’un référendum pourrait nuire au parti de Péladeau, croit aussi M.Godbout. «Il faut expliquer le projet et l’alimenter. Sinon, les militants souverainistes risquent de se tourner vers Option nationale ou Québec Soli­daire.»

Se définir clairement sur l’échiquier politique

5. Selon les analystes de la politique, le PQ ne peut plus se limiter à sa position de parti «centriste». «Il doit se positionner, affirme M.Sarra-Bournet. Le Parti libéral représente l’économie, la CAQ c’est la diminution du fardeau fiscal pour les contribuables et Québec solidaire représente la nouvelle gauche. Où est le PQ dans tout ça?»

Économie, économie, économie !

6. Pour Emmanuel Choquette, le PQ projette l’image d’un parti dont la crédibilité économique est «chancelante». «Dans le contexte économique actuel, il va falloir prouver à la population que le parti peut être une valeur sûre dans ce domaine.»

Ravir les régions à la CAQ et au PLQ

7. Autrefois, le Parti québécois était celui des régions, rappelle M.Choquette. «Ce n’est plus le cas. Il a perdu du terrain au profit des libéraux et de la CAQ, notamment dans les couronnes autour de Montréal. Il doit redevenir le défenseur des régions qu’il était auparavant.»

Se rapprocher des syndicats

8. Pierre Karl Péladeau n’était pas le candidat des syndicats lors de la course à la chefferie. Or, il ne peut négliger leurs appuis. «Le parti a toujours pu compter sur les syndicats. Si les relations avec Pierre Karl Péladeau sont froides, ça nuira à la machine électorale du PQ», prédit M.Sarra-Bournet.

S’affirmer sur le terrain

9. «Pierre Karl Péladeau sera rapidement attaqué de toutes parts. Les peaux de bananes seront nombreuses, surtout qu’il fait face à des chefs expérimentés. Pendant la course, il a été très prudent, mais il devra se prononcer très vite sur plusieurs enjeux. Il devra se débarrasser de son image de type intempestif et colérique. N’oublions pas qu’il est vu comme un sauveur par certains et comme celui qui va couler le PQ par d’autres», expose M.Choquette.

Clarifier son implication dans Québecor

10. Un flou entoure toujours Pierre Karl Péladeau concernant ses actions au sein de Québecor. Or, il devra rapidement clarifier la situation, considère Jean-François Godbout. «Ça va être tout un défi de gérer cela. Ça pourrait même être un obstacle à l’élection du PQ. Il doit casser cette image du Berlusconi québécois.»

Élargir la base du parti

11. Pour accéder au pouvoir, le PQ devra élargir sa base traditionnelle d’électeurs, soutient Éric Montigny. «Après une course à la chefferie, il y a une sorte de lune de miel qui s’installe. Il faut en profiter pour faire le plein d’appuis. Le défi sera de les conserver lorsque la lune de miel sera terminée et de prouver qu’il est un chef rassembleur.»

S’imposer comme chef de l’opposition officielle

12. «M. Péladeau sera comparé à Stéphane Bédard, qui était un chef de l’opposition très efficace. Il devra assurer une présence soutenue à l’Assemblée nationale et il sera jugé sur sa capacité à mener rondement les dossiers en chambre», soutient M.Montigny.

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