Billet de blog 18 mai 2015

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Pour neutraliser vraiment les sociétés-écrans

L'Union européenne, à la veille d'adopter une nouvelle directive, doit aller plus loin et faire disparaître les sociétés-écrans, « au cœur des montages permettant le blanchiment de l’argent du crime et la fraude fiscale à grande échelle », affirment les signataires de cet appel (Fabrice Arfi, Chantal Cutajar, Marc Trévidic, Lucie Watrinet...), qui invitent chacun à signer l'Initiative citoyenne européenne – un million de signatures doivent être recueillies dans l'UE. 

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L'Union européenne, à la veille d'adopter une nouvelle directive, doit aller plus loin et faire disparaître les sociétés-écrans, « au cœur des montages permettant le blanchiment de l’argent du crime et la fraude fiscale à grande échelle », affirment les signataires de cet appel (Fabrice Arfi, Chantal Cutajar, Marc Trévidic, Lucie Watrinet...), qui invitent chacun à signer l'Initiative citoyenne européenne – un million de signatures doivent être recueillies dans l'UE. 


Les sociétés-écrans permettent de cacher l’identité des bénéficiaires réels d’une société. Elles sont au cœur des montages permettant le blanchiment de l’argent du crime et la fraude fiscale à grande échelle. Elles doivent disparaître. Une directive, qui doit être adoptée le 19 mai 2015 par le parlement européen à Strasbourg, ne permettra pas de résoudre ce problème crucial, mais nous avons un moyen d’agir : signons l’initiative citoyenne européenne pour la fin des sociétés-écrans, pour obliger la commission européenne à mettre un terme définitif à ces structures qui, autorisées par de nombreux pays, y compris au cœur de l’Europe, permettent aux criminels et aux fraudeurs de prospérer.

En signant cette initiative, nous affirmons notre volonté et notre détermination à vivre dans une Europe qui agisse en cohérence avec les conventions et traités élaborés à l’échelle internationale et européenne et qui fixe clairement des limites à la sphère marchande en interdisant et punissant les trafics qui portent atteinte à l’intégrité de l’homme et à son environnement : celui notamment d’êtres humains, d’organes, d’armes, de drogues et de produits pharmaceutiques frelatés, d’espèces animales et végétales protégées, de déchets, etc. Et pourtant, en totale contradiction avec ces engagements, de nombreux Etats membres continuent d’offrir aux fraudeurs et aux organisations criminelles la possibilité de prospérer, en mettant à leur disposition les moyens qui leur permettent d’infiltrer l’économie et d’inonder les systèmes financiers européens de flux d’argent issus de trafics prohibés : les sociétés-écrans.

Parfaitement légales, de plus en plus sophistiquées, discrètes et trop souvent ignorées dans les scandales de corruption ou de fraude fiscale qui éclaboussent régulièrement les États de l’Union européenne, le dernier en date étant celui du SwissLeaks, les sociétés-écrans sont pourtant au cœur du problème des flux financiers illicites et c’est la raison pour laquelle il faut les éradiquer.

De ce point de vue, le projet de quatrième directive qui sera soumis au Parlement européen le 20 mai 2015 est notoirement insuffisant (1). En effet, il ne suffira pas de mettre à la charge des Etats l’obligation – non sanctionnée – de créer un registre des propriétaires réels au sein de chacun des Etats membres et dont l’accès sera extrêmement limité pour certaines organisations de la société civile.

Parce que cette directive est insuffisante, nous demandons qu’un règlement européen imposant dans le droit des sociétés de l’Union européenne le principe de transparence des actionnaires et des dirigeants soit adopté, de manière à ce qu’il ne soit plus possible de créer des sociétés et des trusts avec des prête-noms et d’empêcher ainsi les autorités de poursuite d’identifier les têtes de réseaux des organisations criminelles, de saisir et confisquer leurs avoirs. Adopter ce principe de transparence dissuadera les organisations criminelles d’utiliser l’Europe comme terrain de leurs exactions.

Seule une mesure de cet ordre permettra de neutraliser ces sociétés-écrans, et donc de priver les organisations criminelles des outils juridiques qui leur permettent de prospérer et d’étendre leur influence et aux fraudeurs fiscaux de priver les Etats des contributions dont ils ont besoin pour assurer la solidarité nationale.

C’est un enjeu démocratique et nous avons les moyens d’agir pour y parvenir.

Avec l’Initiative citoyenne européenne (ICE) « Pour une Europe plus juste, neutralisons les sociétés-écrans » nous pouvons, si nous sommes un million d’Européens à la signer, aboutir à l’adoption d’un tel règlement et signer la fin des sociétés-écrans.

En signant et en faisant signer l’ICE, nous affirmons notre volonté de vivre dans une Europe où tout ne s’achète pas, où tout ne se vend pas, où tous contribuent à l’impôt à proportion de leurs facultés respectives.

La réponse des Etats est insuffisante parce que les sociétés-écrans sont aussi indispensables aux stratégies financières et d’optimisation fiscale, aboutissement d’une conception de l’économie réduite à la science de l’intérêt, fondée sur le postulat que l’agent économique cherche uniquement à maximiser son profit et où cette recherche du profit et son expression la plus cynique et la plus pathogène, la cupidité, est en passe de devenir la mesure de toute chose, l’alpha et l’omega de notre existence sur terre.

Telle n’est pas notre vision d’une Europe des citoyens.

Nous avons une responsabilité historique de faire de l’Europe un espace où existent réellement des valeurs non marchandes universelles et agir pour que le monde dans lequel nous voulons vivre soit une réalité.

Cette Europe est à la portée de nos mains. C’est la raison pour laquelle nous vous appelons par votre signature à y contribuer et à rejoindre le comité de soutien de l’ICE : www.transparencyforall.org.

Premiers signataires

• Responsables associatifs, associations

Odile Biyidi Awala, ancienne présidente de Survie
Valérie Blum
, présidente de Strasbourg pour l’Europe
Ulrich Bohner, président de la Maison de l’Europe Strasbourg-Alsace (Mesa)
Isabelle Collot, directrice Mouvement du Nid Strasbourg
Thomas Coutrot, porte-parole d'Attac France
Vincent Drezet, secrétaire général de Solidaires Finances Publiques
René Eckhardt, président de Ensemble pour l’Europe de Strasbourg
Susan George, présidente d'honneur d'Attac France et présidente du Conseil du Transnational Institute
Christina Guseth, directrice de Freedom House Romania Foundation
Jack Hanning, secrétaire général de l'Association européenne des écoles d'études politiques
David Haslam, Methodist Tax Justice Network UK (réseau pour la justice fiscale au sein de l'église méthodiste au Royaume-Uni)
Guy Henner, responsable associatif
Beata Hildebrand, représentante de l’association internationale des urbanistes (AIU/ISOCARP)
Alexis Lehmann, administrateur de la Fondation entente franco-allemande
Laetitia Liebert, directrice de Sherpa
Jean-Louis Marolleau, secrétaire exécutif du Réseau Foi et Justice Afrique Europe
Luis Palomo Cobos
, médico, Director de Salud 2000, revista de la FADSP (Federación de Asociaciones en Defensa de la Sanidad Pública), Presidente del Comité Ético de Investigación Clínica de Cáceres (Espagne) 
Jean-Christophe Picard, président d’Anticor
Dominique Plihon, porte-parole d'Attac France
Sylvie Reeb
, présidente de Droit pour la justice
Fabrice Rizzoli, Président de l’association Crim’HALT
Friederike Röder, directrice ONE France 
Olivier Terrien, administrateur de l’Observatoire citoyen pour la transparence financière internationale (OCTFI)
Grégoire Théry, président du mouvement du Nid-France
Jean-Louis de Valmigère, vice-président de Démocratie européenne
Vanessa Viera Giraldo, présidente de Teje
Lucie Watrinet, CCFD-Terre Solidaire, coordinatrice de la Plateforme paradis fiscaux et judiciaires

Attac Hongrie
Attac Pologne
Attac Wallonie Bruxelles 
Économistes Atterrés
Tax Justice Network 

• Journalistes

Fabrice Arfi, journaliste d’investigation à Mediapart
Christian Chavagneux, journaliste à Alternatives Économiques
Benoît Collombat, journaliste d’investigation à France Inter
Louise de Lou, journaliste
Jean Merckaert, rédacteur en chef de la revue Projet
Antoine Peillon, grand reporter à La Croix
Denis Robert, journaliste et écrivain

• Réalisateurs et metteurs en scène

Xavier Harel, auteur et réalisateur
Simona Levi, metteuse en scène et activiste

• Magistrats

Charles Duchaîne, magistrat
Marc Trévidic, magistrat
Camelia Bogdan, magistrate
Eric Alt, magistrat

• Avocats

William Bourdon
Claude Lienhard

• Enseignants, chercheurs, universitaires, écrivains

Frédéric Boccara, économiste, maître de conférences associé à l'université de Paris 13
Julián Casanova, catedrático de Historia Contemporánea de la Universidad de Zaragoza y Visiting Professor de la Central European University de Budapest, Espagne 
Benjamin Coriat, professeur d'économie à l'université Paris 13 et membre du CA du collectif des Économistes atterrés.
Chantal Cutajar, directrice du Grasco (université de Strasbourg)
Pascal Diener, professeur émérite des universités
Paul Jorion, sociologue
Jean Gadrey, professeur honoraire à l’université de Lille 1, collaborateur d’Alternatives économiques
Pierre Goetz, juriste
Ramzig Keucheyan, docteur en sociologie, auteur de La nature est un champ de bataille
Camille Landais, économiste
Stéphane Ley, cadre universitaire
Pascal Maillard, universitaire, secrétaire national du Snesup-FSU
Edgar Morin, sociologue, philosophe
Thomas Piketty, directeur d'études à l'EHESS et professeur à l'Ecole d'économie de Paris
Henri Sterdyniak, co-animateur des Economistes atterrés
Carlos Taibo, Profesor de Ciencia Política Madrid, España
Enrique Uribe, enseignant à l’Institut d’études politiques de Strasbourg
Ernest Winstein, théologien et historien
Gabriel Zucman, professeur assistant à la London School of Economics and Political Science

• Politiques

Gérard Bouquet, conseiller Eurométropole de Strasbourg et conseiller municipal de Schiltigheim (Bas-Rhin)
Françoise Buffet, adjointe au maire de Strasbourg
Nicole Dreyer, adjointe au maire de Strasbourg
Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg
Alain Fontanel, adjoint au maire de Strasbourg
Yann Galut, député du Cher
Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg
Christel Kohler, adjointe au maire de Strasbourg
Henri Malosse
, président du Conseil économique et social européen
Corinne Lepage, présidente du Rassemblement citoyen
Monica Macovei, députée européenne (Roumanie), ancienne ministre de la justice
Annick Neff, adjointe au maire de Strasbourg
Nawel Rafik-Elmrini, adjointe au maire de Strasbourg
Roland Ries, maire de Strasbourg
Justin Turpel, ancien député déi Lénk (Luxembourg)
Eric Schultz, adjoint au maire de Strasbourg.

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