Le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi lors d'un meeting à Nice, le 22 avril 2015

Le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi lors d'un meeting à Nice, le 22 avril 2015

afp.com/Jean-Christophe Magnenet

En tant qu'ancien pilote de moto, Christian Estrosi devrait pourtant le savoir: à trop se pencher dans les virages, à droite notamment, on finit par chuter.

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Ce mardi, sur le plateau d'I-Télé, le député-maire de Nice a raconté tout et n'importe quoi sur la mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois en 2005. Il devait pourtant s'attendre à être interrogé sur le sujet au lendemain de la décision de relaxer les deux policiers poursuivis dans cette affaire qui avait embrasé les banlieues dix ans auparavant.

Estrosi confond les drames

Qu'a donc dit Christian Estrosi? "Les familles n'ont qu'à éduquer leurs enfants et faire en sorte qu'ils ne soient pas délinquants. Malheureusement, cela s'est terminé par un événement extrêmement triste, la disparition d'un enfant."

1) L'enquête a prouvé que Zyed et Bouna n'avait commis aucun délit avant d'être pris en chasse par les policiers.

2) Deux adolescents sont morts, et non un.

L'ancien ministre, ami de Nicolas Sarkozy, poursuit et accuse les deux victimes d'avoir commis un excès de vitesse. Incompréhensible quand on sait que Zyed et Bouna ont fui la police à pied! (regardez le passage ci-dessous, isolé par Le Lab)

Peut-être, l'élu niçois a-t-il confondu le drame de Clichy-sous-Bois en 2005 et la mort de deux ados à moto à Villiers-le-Bel deux ans plus tard.

La course à celui qui parlera le plus fort

Christian Estrosi est lancé depuis quelques semaines dans une course à l'outrance. Le 26 avril, il affirmait qu'une "troisième guerre mondiale nous est déclarée (...) à travers les cinquièmes colonnes et leurs réseaux infiltrés dans nos caves, dans nos garages, dans les lieux clandestins." Les responsables? Les "islamo-fascistes".

Deux semaines plus tard, il jugeait que la France était "trop généreuse" avec les demandeurs d'asile. Dans la même émission, il remettait en cause le droit du sang sauf pour la Guyane et Mayotte.

Certes, Christian Estrosi n'a jamais été un chantre de la modération (lisez notre Top 5 de ses dérapages pour vous en convaincre) mais le lancement de la campagne en région Paca pour laquelle il est tête de liste UMP semble le pousser à parler de plus en plus fort. D'autant qu'il doit faire face à Marion Maréchal-Le Pen sur des terres très favorables au FN.

Même Florian Philippot, vice-président du Front national, a critiqué son "outrance verbale pour des raisons électorales".

Cette course à l'échalote n'annonce pas une campagne régionale apaisée. Avant que Christian Estrosi ne livre son avis aiguisé sur la relaxe des policiers dans la mort de Zyed et Bouna, Marion Maréchal-Le Pen avait elle accusé les jeunes de banlieue -la "racaille" dit-elle- d'avoir brûlé les quartiers par "plaisir".

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