Scènes de carnage en mer d’Andaman
Au moins 2 000 migrants sont pris aux pièges des bateaux en mer d’Andaman, a fait savoir le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations unies mardi 19 mai. Une situation désespérée qui aurait conduit à de véritables scènes de carnage à bord des embarcations selon des témoins qui ont pu débarquer dans la province d’Aceh en Indonésie.
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Ce sont des torrents de larmes qui se déversent au port de Langsa à Aceh. Des larmes et des mots terribles recueillis par nos confrères sur place qui décrivent des scènes d’une extrême violence à bord des embarcations en perdition.
Chacune des communautés renvoie l’initiative de l’agression à l’autre. « Tout d’un coup, les Bangladais ont surgi sur le pont supérieur du bateau et ont attaqué tous ceux qui se trouvaient là, raconte une survivante de 22 ans citée par l’Agence France-Presse. Ceux qui voulaient la vie sauve ont dû sauter à la mer. Mon frère n’a pas réussi à le faire. Lorsqu’ils l’ont trouvé, ils l’ont massacré. Après quoi ils l’ont jeté à l’eau. » Un Bangladais qui se trouvait sur le pont inférieur a, lui, une tout autre version. « De là-haut, ils nous arrosaient d’eau chaude et d’eau poivrée. Tous ceux qui montaient recevaient des coups de hache », confie ce dernier toujours à l’AFP.
La faim et la soif conduisent à des actes barbares. « Nous n’avons rien mangé pendant deux semaines, rapporte une autre témoin d’Aceh, cette fois à la BBC. J’ai vu des enfants jetés par-dessus bord ». Au total, au moins 100 personnes ont été tuées dans ces affrontements. Quelque 25 000 migrants bangladais et rohingyas de Birmanie ont pris la mer à bord des embarcations des passeurs ces trois derniers mois, selon l'UNHCR.
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