Le monde se mobilise pour les abeilles. La Maison Blanche a dévoilé mardi 19 mai un plan d’action national pour sauver les abeilles et autres pollinisateurs en péril. La ministre française de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, Ségolène Royal, devait faire de même mercredi.
« Les insectes pollinisateurs sont essentiels pour l’économie nationale, la sécurité alimentaire et l’environnement », a expliqué John Holdren, l’un des principaux conseillers scientifiques du président Barack Obama. Mais « ces pollinisateurs souffrent ». Le plan américain prévoit de limiter la mortalité des colonies d’abeilles pendant l’hiver à 15 % maximum dans les dix ans, et de restaurer 2,8 millions d’hectares d’habitat dans les cinq ans grâce à des interventions fédérales et des partenariats entre secteurs public et privé.
Il compte également accroître la population des papillons monarques jusqu’à 225 millions d’ici cinq ans sur une superficie de forêt d’environ six hectares au Mexique, en collaboration avec le gouvernement du pays. De nombreuses agences fédérales sont mobilisées pour diversifier les variétés de plantes sur les terres américaines, afin qu’elles soient mieux adaptées aux besoins nutritifs des abeilles et autres pollinisateurs. Selon les scientifiques, les vastes régions agricoles pratiquant la monoculture privent ces insectes de leurs sources de nourriture.
La Maison Blanche prudente sur l’impact des pesticides
Ces mesures sont l’aboutissement de l’appel lancé en juin 2014 par le président Obama pour mettre en œuvre une stratégie fédérale. Selon une estimation du département de l’agriculture publiée le 13 mai, les apiculteurs ont perdu 42 % de leurs colonies d’abeilles ces douze derniers mois, dont une grande partie en hiver. C’est la deuxième plus mauvaise année pour la mortalité des abeilles domestiques aux Etats-Unis, après la période 2012-2013 qui avait vu la disparition de 45 % des colonies. Pour les scientifiques, une combinaison de plusieurs facteurs serait responsable de cette hécatombe, dont une mite parasite, un virus, la diminution des éléments nutritifs disponibles et la nocivité des pesticides.
La Maison Blanche s’est montrée mesurée sur l’impact des insecticides : « Les pesticides jouent un rôle clé dans la production agricole et la santé de notre société. Atténuer leurs effets sur les abeilles est une priorité du gouvernement fédéral », indique le document. En avril, l’Agence de protection de l’environnement a établi un moratoire sur l’utilisation de certains pesticides néonicotinoïdes jusqu’à une évaluation complète des risques. L’Union européenne, de son côté, a choisi d’interdire trois grandes classes de ces pesticides accusés de tuer les abeilles.
La Matinale
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