Il n’aura fallu que quelques heures au nouveau gouvernement israélien – très à droite – pour se rétracter. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a finalement annulé un programme pilote visant à empêcher les Palestiniens d’utiliser des bus israéliens.

Ce projet très polémique avait été annoncé hier, mardi 19 mai, par le ministre de la Défense israélien, Moshe Ya’alon. Il obligeait les employés palestiniens à retourner chez eux en empruntant les mêmes checkpoints par lesquels ils avaient dû passer pour rejoindre Israël, relate Ha’Aretz.

“Ces réglementations, mises en œuvre par l’administration civile, [auraient pu] allonger les déplacements de certains travailleurs jusqu’à deux heures”, note le quotidien. D’ailleurs, ce programme avait scandalisé les associations des droits de l’homme, qui prévoyaient de faire appel auprès de la Haute Cour de justice.

Les partis de l’opposition ont aussi vivement critiqué la décision. Le parti de gauche Meretz a tenu à démontrer que les raisons de cette séparation n’étaient pas sécuritaires. Sa leader, Zehava Galon, a déclaré à Ha’Aretz que le ministre israélien de la Défense avait “cédé à la pression exercée par les colons juifs, qui se plaignaient du grand nombre de Palestiniens dans les bus”. Pour elle, la séparation ethnique dans les autobus est “inacceptable dans un pays démocratique”. Elle n’avait pas hésité à qualifier cette situation d’“apartheid”