DROGUES - Cinquante euros de shit achetés, un paquet de cigarette, des feuilles et un briquet offerts. Voilà le type d'offre que les consommateurs de drogue d'une cité marseillaise du 13e arrondissement -le Val Plan- peuvent se voir proposer.
Si l'on en croit La Provence de ce jeudi 21 mai, certains dealers phocéens font tout pour fidéliser leurs clients. Ils vont même jusqu'à leur proposer une carte de fidélité. "J'ai eu l'impression d'être à la pizzeria du coin", témoigne Yohann, un consommateur dans le quotidien local.
Selon les dires de ce trentenaire qui fume du cannabis depuis une quinzaine d'années, la carte de fidélité de son dealer est digne de celles proposées par les commerçants légaux. "D'un côté, il y avait une sorte de grille tarifaire, avec les offres promotionnelles, de l'autre des cases vides prévues pour valider mes prochains achats", dit-il. On peut même apercevoir les horaires de vente. "On n’a jamais trouvé cela en perquisition, ou dans le cadre des interpellations auxquelles il a été procédé, ce qui rend très improbable la crédibilité de cette histoire", nuance cependant le préfet de police de Marseille.
Un procédé visiblement bien assumé par les dealers de la cité. "Ça a fait un buzz de fou (...) ça amène de la clientèle en plus et ça fait parler de nous", affirme un proche du milieu.
Mais la manœuvre n'est pas du tout du goût des habitants qui ne veulent pas voir leur quartier se transformer en nouvelle plaque tournante de la drogue. "Ça ne me fait pas rire du tout, ça prouve bien qu'ici, tout est permis", lance une mère de famille qui, ironiquement, propose même aux caïds de "faire payer par carte bleue tant qu'on y est".