Onfray : Carl Schmitt, Manuel Valls même combat !

Pour Onfray, la critique des thèses d’Emmanuel Todd ne doit pas se faire dans l’insulte et dans le mépris. Il reproche à Valls une logique électoraliste.

Le philosophe Michel Onfray.
Le philosophe Michel Onfray. © AFP

Temps de lecture : 2 min

Deux mois après son violent différend avec Manuel Valls, le philosophe Michel Onfray pourfend une nouvelle fois le confort intellectuel de la gauche et du Premier ministre. Dans une longue interview au Point, il analyse le schisme qui divise la gauche sur l'islam, la réforme du collège, Emmanuel Todd et la politique du gouvernement. Extrait.

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Le Point : Pour avoir osé briser l’unanimisme autour du 11 janvier et de l’esprit Charlie, Emmanuel Todd est excommunié. Cela ne devrait-il pas vous inciter à le soutenir ?

Michel Onfray : Je ne me décide pas en fonction des excommunications, mais à partir d’une connaissance directe et personnelle du dossier. J’ai donc lu Emmanuel Todd pour me faire un avis. Je ne souscris pas à la thèse islamo-gauchiste d’un islam religion des opprimés et des dominés. Ni non plus à un certain nombre de thèses de l’auteur : Mahomet "personnage d’un groupe central faible et discriminé". La transformation de Michel Houellebecq en responsable de la barbarie de l’islam terroriste. L’idée d’une France rurale profondément raciste qui serait descendue dans la rue le 11 janvier pour manifester sa haine de l’islam. Cette autre idée selon laquelle l’islamophobie aurait partout accueilli l’événement tragique du 7 janvier… Il y a là une dénégation du réel assez symptomatique de cette gauche antilibérale qui se retrouve dans le mépris des valeurs des Lumières et se met paradoxalement à défendre la religion (pourvu qu’elle ne soit pas chrétienne…), qu’elle soutient désormais sous prétexte qu’elle offrirait une vision progressiste, libératrice, émancipatrice du monde ! Le blasphème est présenté comme un devoir, sinon une obligation, quand il s’agit des chrétiens, mais comme un interdit quand il s’agit des musulmans. Je ne ­souscris pas non plus à cette thèse. Je ne fais pas du blasphème l’horizon indépassable de la liberté d’expression, mais, quoi qu’il en soit, ou bien le blasphème est défendable pour toutes les religions ou bien il ne l’est pour aucune. Je ne défends pas le droit sélectif au blasphème ou au blasphème sélectif. Je crois à la morale, ici comme ailleurs, qui empêche qu’on se permette tout sous prétexte de liberté alors qu’il s’agit bien plutôt de licence. On ne lutte pas contre un obscurantisme par un autre obscurantisme : le blasphème est un outrage, au contraire de la critique qui n’en est pas un.

Un entretien exclusif à consulter ici et à retrouver dans le numéro 2228 du

 

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Commentaires (17)

  • Abrraccourcix

    Je suis soulagé de ce que Michel Onfray démontre qu'il en existe au moins un. Je le savais déjà !

  • graindesel

    "Valls une logique électoraliste. "...
    c'était déjà évident AVANT, mais ça l'est encore plus aujourd'hui ! C'est Hollande qui doit être content !...
    MDR !

  • bonsens9

    Vous avez raison : les gauchistes ne sont pas démocrates ; ils ne supportent qu'eux. La tolérance est â Droite depuis toujours... (et j'oserais dire : l'intelligence !)