Cannes 2015 : Youth, la sublime ode au temps qui passe de Paolo Sorrentino

Cannes 2015 : Youth, la sublime ode au temps qui passe de Paolo Sorrentino

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Par Constance Bloch

Publié le

Personnages felliniens

Youth ne fait pas exception à la règle. Deux ans après son chef-d’œuvre La Grande Bellezza (Oscar du meilleur film étranger), Paolo Sorrentino y poursuit sa réflexion sur le temps qui passe à travers une galerie de personnages felliniens, pensionnaires dans un hôtel de luxe au pied des montagnes suisses. Au centre, il met en scène un duo virtuose : Michael Caine et Harvey Keitel, dans la peau de deux amis de longue date qui ont pour habitude de ne se raconter “que les bonnes choses” de la vie.

Le premier est un chef d’orchestre à la retraite mondialement connu, flanqué de son assistante de fille (incarnée par la merveilleuse Rachel Weisz) avec laquelle il entretient une relation compliquée. Le second est un réalisateur à la gloire passée qui essaie d’écrire son film testament avec l’aide de jeunes auteurs venus l’épauler.
À leurs côtés, dans les somptueux jardins de cette cure pour gens aisés, se baladent un acteur célèbre venu préparer un rôle (Paul Dano), un couple de septuagénaires qui ne s’adressent jamais un mot, un sosie de Maradona obèse, une mutine masseuse puis danseuse à la nuit tombée, et même Miss Univers, qui donnera lieu à l’une des scènes les plus vibrantes du film. Toutes ces entités contribuent à nourrir et parfois répondre aux questions qui hantent nos deux héros : quel sens donner à sa vie passé un certain âge ? Que reste-t-il de la création ? Peut-on vivre avec les fantômes de son passé ?

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