“Nos valeurs communes se perdent dans les ruines de Palmyre”, déplore The National, quotidien d’Abou Dhabi. “Deux cent mille personnes ont été tuées” en quatre années de guerre civile en Syrie, observe l’éditorialiste. Pourtant ce n’est qu’avec la prise ce 21 mai du site historique de Palmyre par l’organisation Etat islamique que “l’indignation monte”. “C’est d’autant plus étonnant qu’on s’est relativement peu indigné de la destruction d’autres sites du patrimoine syrien, dont la vieille ville d’Alep n’est pas le moindre.”

“Beaucoup de gens en Occident objectent que des conflits qui se passent ailleurs ne les concernent pas : pourquoi un Américain ou un Européen devraient-ils se sentir responsables de ce qu’un despote syrien inflige à son peuple ? La question paraît justifiée”, admet The National, mais elle contient une contradiction : “Comment prendre au sérieux la défense des valeurs de liberté et d’humanisme chez soi si l’on est, par ailleurs, indifférent à la manière dont ces valeurs sont appliquées à l’extérieur ?”

C’est d’autant plus contradictoire, poursuit l’éditorialiste, que ce sont ces mêmes valeurs qui sont invoquées par ceux qui s’inquiètent du sort des ruines de Palmyre, héritage de l’humanité aujourd’hui menacé de destruction par l’EI.