Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le Sénat, une assemblée de la parole

Encore une fois, un texte capital de la politique gouvernementale ne sera pas adopté par le Sénat et, encore une fois, le comportement a priori incompréhensible des élus de la majorité va alimenter le débat.

Publié le 16 décembre 2013 à 18h45, modifié le 17 décembre 2013 à 10h12 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Jean-Pierre Sueur, le président de la commission des lois du Sénat, le 4 avril.

Encore un imbroglio dont seul le Sénat a le secret. Lundi 16 décembre, les sénateurs ont, sans surprise, voté une seconde fois contre le projet de loi sur les retraites, laissant le soin à l'Assemblée nationale de l'adopter en dernier recours. Plus surprenant en revanche : le texte a été rejeté à l'unanimité des suffrages exprimés (203 à 0), les sénateurs de la majorité ne prenant pas part au vote. Dans la nuit de vendredi à samedi, le même sort avait déjà été reservé au projet de loi de finances rectificative pour 2014, rejeté à 188 voix contre 0, les socialistes dénonçant un texte « dénaturé et vidé de son sens initial ».

Encore une fois, un texte capital de la politique gouvernementale ne sera pas adopté par le Sénat et, encore une fois, le comportement a priori incompréhensible des élus de la majorité va alimenter le même débat : à quoi bon un Sénat de gauche s'il rejette les textes fondamentaux du gouvernement ? Et, surtout, quel intérêt de maintenir une deuxième chambre élue au suffrage indirect quand l'Assemblée peut passer outre ses décisions grâce à la procédure du « dernier mot » ?

De gauche depuis 2011, et pour la première fois de son histoire, le Sénat n'en est pas pour autant socialiste et le gouvernement a depuis longtemps acté qu'il n'y disposait pas de la majorité absolue, comme à l'Assemblée. Quant à la majorité de gauche (avec les voix des communistes), elle ne tient qu'à six voix. Alors, pour faire passer – ou faire tomber – des textes, le Sénat est le lieu d'alliances parfois étranges.

Début novembre, les sénateurs ont tant et si bien manoeuvré sur le texte sur les retraites qu'ils l'ont rejeté à l'unanimité, aucun groupe politique n'y trouvant au final son compte. Cet été, les projets de loi sur la transparence ont également été baladés au gré des majorités entre radicaux, centristes et socialistes ; un comportement « erratique » avait alors jugé le président de l'Assemblée, Claude Bartolone. Aujourd'hui, celui de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas (PS, Finistère), ne dit pas mieux : « Le Sénat, c'est le triangle des Bermudes. » Un « trou noir », pour Thierry Mandon (Essonne), porte-parole du groupe socialiste : « On sait ce qui y part, mais on ne sait jamais ce qui va revenir. » Même Jean-Marc Ayrault, reconnaît auprès de ses visiteurs que « le Sénat, ne comprend pas » et, à l'Elysée, un conseiller du président déplore que « beaucoup de sénateurs un comportement pas toujours responsable ».

Il vous reste 56.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.