La construction de la maison de la radio
La solution d’une “BBC à la française” devra(it) faire son chemin. Grève à Radio France, mode de nomination contesté du futur président de France Télévisions, flagrant délit d’abus d’argent public à l’INA. En ce printemps 2015, l'audiovisuel public n’en finit plus de se donner en spectacle. Malgré des vrais succès d’audience, en particulier en radio, le service public des médias vit encore et toujours une véritable crise d’identité. Comment en est-on arrivé là ? Gouvernance défaillante, actionnaire schizophrène, fragilité budgétaire constante, malaise social et culture du toujours-plus, voilà quelques-uns des maux de l'audiovisuel public. Le diagnostic posé, il y a urgence à démarrer un traitement car le monde des médias est en grande métamorphose. Numérisation et révolution des usages chamboulent les savoir-faire et les audiences. Une nouvelle concurrence d’acteurs internationaux aux moyens considérables fait son apparition. S’il veut continuer à faire valoir ses spécificités, l'audiovisuel public va devoir réagir. Et si France Télévisions, Radio France, l’INA et France Médias Monde regroupaient leurs forces pour effacer leurs faiblesses ? Une piste parmi d’autres : le modèle de référence du secteur dans le monde, la BBC. Big is beautiful ?
par Edouard Laugier
“Une grève d’un mois dans le monde réel ? Mais ça n’existe pas, c’est comme un suicide économique”, soupire un professionnel des médias. Dans l'audiovisuel public, c’est pourtant possible. Le groupe Radio France l’a démontré en avril dernier avec le plus long conflit de l’histoire de la radio publique. 28 jours de semi-radio publique pour un bilan bien maigre. Certes les deux orchestres – le National et le Philharmonique – ne fusionneront pas, mais la mutualisation des programmes dans le réseau Franc Bleu demeure, les départs volontaires et le [...]