VIDEO. Affaire des primes en liquide : Claude Guéant en garde à vue

 

VIDEO. Affaire des primes en liquide : Claude Guéant en garde à vue

    L'ex-ministre de l'Intérieur, Claude Guéant  ainsi que l'ancien directeur général de la police nationale Michel Gaudin, actuellement directeur de cabinet de l'ex-président Sarkozy, ont été placés en garde à vue à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre d'une enquête pour détournement de fonds publics. Les deux hommes étaient convoqués à 8 heures ce mardi matin au siège de la direction centrale de la police judiciaire. Ils sont entendus par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris ouverte en juin dernier, selon Europe 1.

    10 000 â?¬ mensuels qui intéressent les policiers

    Les questions des policiers portent sur l'affaire dite des «primes», L'enquête a été ouverte à la suite de la publication d'un rapport d'inspection, selon lequel quelque 10 000 â?¬ mensuels, puisés dans les «frais d'enquête et de surveillance» des policiers, ont été «remis» à Claude Guéant entre 2002 et 2004, alors qu'il était directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. L'ancien directeur général de la police, Michel Gaudin, lui aussi est entendu ce mardi matin par les enquêteurs. La garde à vue des deux hommes peut durer 24 heures et être prolongée une fois pour 24 heures supplémentaires.

    L'entourage de Claude Guéant avait alors assuré que ces sommes ne lui étaient pas destinées, mais utilisées pour un système de «gratifications», notamment pour les policiers en charge de la protection du ministre Sarkozy. L'ancien directeur de cabinet a lui indiqué avoir bénéficié de ces primes, lorsqu'il était place Beauvau, pour expliquer le règlement en liquide de plusieurs factures découvertes lors d'une perquisition le visant.

    Une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics, complicité et recel avait été ouverte mi-juin à la suite de la publication d'un rapport des inspections générales de l'administration (IGA) et de la police nationale (IGPN, la «police des polices»). Ancien préfet de police entre 2007 et 2012, avant d'être limogé par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, Michel Gaudin est entendu parce qu'il était chargé de la gestion des fonds d'enquête en tant que DGPN. ClaudeGuéant, qui fut le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy à partir de 2002 à l'Intérieur puis à l'Elysée avant de devenir lui-même ministre en 2011, avait lui indiqué avoir bénéficié de ces primes, lorsqu'il était place Beauvau.

    Claude Guéant visé par plusieurs enquêtes

    Il expliquait ainsi le règlement en liquide de plusieurs factures découvertes lors de perquisitions à son domicile et dans son bureau, en février, dans le cadre d'une autre enquête, portant sur les accusations de financement libyen de la campagne présidentielle victorieuse de 2007 de Nicolas Sarkozy. Les enquêteurs avaient alors également retrouvé la trace d'un versement de 500.000 euros que Claude Guéant justifie par la vente à un avocat malaisien de deux tableaux d'un peintre flamand du XVIIe siècle, Andries van Eertvelt. Un mystérieux avocat qui n'a pu jusqu'ici confirmer l'information.

    Rendues publiques le 10 juin, les enquêtes de l'IGA et de l'IGPN indiquaient que le versement de primes en liquide aux cabinets ministériels, supprimé par le gouvernement Jospin en 2002, avait «été rétabli" entre 2002 et 2004 au ministère de l'Intérieur».

    "Pendant deux ans», selon le rapport, la dotation attribuée au ministère pour les personnels de cabinet a «été complétée par des versements en provenance des frais d'enquête et de surveillance», à «hauteur de 10.000 euros par mois remis au directeur de cabinet du ministre». Manuel Valls avait aussitôt annoncé avoir transmis ce rapport à la justice.

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