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Le dictateur turkmène très à cheval sur le culte de la personnalité

Dans la lignée de son prédécesseur, le président turkmène, Gourbangouli Berdimoukhamedov, a fait dresser une statue géante en or et en marbre le représentant à cheval.

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Publié le 25 mai 2015 à 19h06, modifié le 26 mai 2015 à 10h17

Temps de Lecture 5 min.

La statue à cheval de Gourbangouli Berdimoukhamedov, inaugurée le 25 mai à Achkhabad, en marbre, bronze et feuilles d'or.

Achkhabad, la rutilante capitale du Turkménistan, s’est enrichie, lundi 25 mai, d’un nouveau monument de marbre et d’or : une statue à cheval du président-dictateur de cet Etat d’Asie centrale immensément riche en gaz, Gourbangouli Berdimoukhamedov.

M. Berdimoukhamedov, un ancien dentiste qui règne sur le pays d’une main de fer depuis 2006, n’a pas assisté à l’inauguration, effectuée à grand renfort de lâchers de colombes et sous les vivats d’une foule criant « Gloire à l’Arkadag », le titre de « Protecteur » que s’est octroyé le président.

La présidente du Parlement a rappelé lors de la cérémonie que la décision d’ériger ce monument de 21 mètres de haut avait été prise à la suite des appels en ce sens « de simples gens, de collectifs professionnels et d’organisations publiques ».

Le culte de la personnalité dont bénéficie M. Berdimoukhamedov n’est pas une nouveauté. Son portrait s’affiche dans tout le Turkménistan, des statues du père et du grand-père du « Protecteur » ont été inaugurées. Et selon un ouvrage officiel publié fin 2009, le président « tire sa popularité ainsi que son autorité considérable de Dieu ».

Mais avec l’inauguration de sa statue, le président semble désormais galoper dans les pas de son prédécesseur, le « Turkmenbachi » Saparmourad Niazov, qui s’était fait bâtir une statue en or encore plus démesurée, conçue pour accompagner la course du soleil. M. Niazov avait aussi fait renommer les mois de l’année d’après les noms des membres de sa famille ou écrit un « livre de l’Ame » que tous les écoliers devaient apprendre par cœur.

Espoirs de libéralisation du régime disparus

A son arrivée au pouvoir, en 2006, M. Berdimoukhamedov avait remisé dans les faubourgs de la capitale la statue « tournesol » et aboli certains des décrets les plus excentriques de l’ancien président, laissant espérer une libéralisation de ce régime parmi les plus fermés et répressifs de la planète. Depuis, ces espoirs ont disparu, et le pouvoir turkmène continue d’exercer un contrôle totalitaire sur la société et d’envoyer ses opposants dans les mines de sel.

La statue inaugurée lundi rend hommage à la grande passion du dictateur. Celui-ci a écrit un livre sur les chevaux turkmènes – mais aussi, par exemple, sur les plantes médicinales –, il se fait fréquemment représenter montant l’Akhal-Teke, la prestigieuse race de cheval locale, dont un étalon avait été offert à François Mitterrand à l’occasion d’une visite en 1993. En 2015, le président Berdimoukhamedov s’est autodécerné un nouveau titre honorifique : l’« Eleveur national ».

Deux ans plus tôt, les célébrations de la « Journée du cheval » avaient moins bien réussi à M. Berdimoukhamedov. Le président avait alors concouru à une course, qu’il avait remportée avant de s’écrouler une fois la ligne d’arrivée passée. L’intégralité des spectateurs avaient alors été fouillés à la sortie de l’hippodrome pour s’assurer qu’aucune image de cette humiliante chute ne sortirait. Peine perdue…

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