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Cette nuit en Asie : chambardement dans l’empire Samsung

Samsung enclenche la fusion de deux de ses plus importantes filiales afin de préparer la montée en puissance de la nouvelle génération de la famille Lee.

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Samsung enclenche la fusion de deux de ses plus importantes filiales afin de préparer la montée en puissance de la nouvelle génération de la famille Lee

Par Gabriel Grésillon, Yann Rousseau

Publié le 26 mai 2015 à 06:53

La famille Lee, qui contrôle le gigantesque empire Samsung constitué de plus de 70 filiales ayant noué entre elles un inextricable réseau de participations croisées, a annoncé, ce matin, une profonde réorganisation du conglomérat. Accélérant la montée en puissance au sein du groupe de Lee Jay-yong, le fils de Lee Kun-hee qui n’est plus en capacité de gérer le groupe depuis qu’il a subi une très grave crise cardiaque en mai 2014, Samsung a enclenché la fusion de deux de ses plus importantes filiales Cheil Industries et Samsung C&T qui servent, actuellement, de holding à l’ensemble du groupe. Avant le 1er septembre prochain, Cheil Industries, la filiale qui gère les activités de mode, un parc de divertissement ou encore les restaurants de l’empire, va absorber Samsung C&T, plus concentré sur le BTP et le commerce, pour constituer une nouvelle entité affichant un chiffre d’affaires combiné de 34.000 milliards de wons (28,3 milliards d’euros).

Avec ce rapprochement, Samsung va simplifier sa structure capitalistique, souvent présentée comme une « assiette de spaghettis », et permettre à Lee Jay-yong, aussi connu sous le nom de « Jay Y.» de prendre le contrôle de 16,5% de la nouvelle entité qui servira de grand holding à l’ensemble des sociétés et lui permettra notamment de prendre un contrôle capitalistique plus direct de Samsung Electronics, la perle de l’empire familial, qui est actuellement détenu par plusieurs filiales. A l’issue de l’opération, les sœurs du futur dirigeant disposeront, elles, de 5,5% de la structure. Ce grand jeu de mécano capitalistique, lancé l’an dernier avec la fusion entre Samsung SDI et la division matières de Cheil Industries, devrait se poursuivre dans les prochains mois afin de conforter encore la posture de Lee Jay-yong. Ne s’attardant pas sur la dimension « familiale » de ces grandes manœuvres, Samsung assure que le rapprochement de Cheil Industries et Samsung C&T répond à un mouvement stratégique et génèrera notamment des synergies dans les secteurs de la construction ou des bio-industries.

Pékin appelle les entreprises à la rescousse pour tirer la croissance

Après une journée de lundi en fanfare, la bourse de Shanghai restait en grande forme, ce matin, dopée notamment par les projets du gouvernement chinois. Celui-ci vient d’annoncer, par l’intermédiaire de la Commission nationale pour le développement et la réforme (NDRC) qu’une campagne de grands projets d’infrastructures allait être impulsée dans le pays. Un plan ambitieux, chiffré à près de 2.000 milliards de yuans (près de 300 milliards d’euros), qui concerne 1.043 projets, mais pour lequel Pékin entend bien limiter ses propres déboursements : le but est d’avoir recours, au maximum, aux partenariats public-privé. Même si l’économie chinoise a souffert, ces dernières années, d’une trop grande dépendance aux investissements, il devient clair que leur chute, actuellement, constitue un coup dur pour la conjoncture.

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Le « Quotidien du Peuple » a lui-même publié, lundi, un éditorial dans lequel il vante les vertus de l’investissement en tant que dynamiseur de la croissance économique. Dans ce contexte, cela fait plusieurs mois, déjà, que le ministre des Finances, Lou Jiwei, se fait le chantre des partenariats public-privé. L’annonce de la NDRC apparaît comme la concrétisation la plus évidente de cette nouvelle philosophie. Malgré tout, ce projet aura valeur de test : les investisseurs privés vont-ils activement participer ? En plein ralentissement économique et dans une période où l’accès aux financements n’est pas facile, les entreprises vont probablement s’interroger sur les retours sur investissement.

Les couches et les habits un peu moins chers en Chine

Enfin des prix un peu moins élevés ? Les autorités chinoises ont annoncé, lundi, qu’elles allaient diminuer substantiellement les taxes à l’importation sur toute une série de produits de grande consommation (cosmétiques, couches, chaussures, vêtements). Ces droits de douane seront revus à la baisse, en moyenne, d’un peu plus de la moitié. Les habits de confection étrangère seront ainsi ramenés d’une fourchette de 14% à 23% à une fourchette de 7% à 10%.

Même si les droits de douane ne sont qu’un des éléments qui explique les tarifs souvent élevés que paient les Chinois sur les produits de grande consommation importés, il est probable que ce nouveau dispositif permettra de leur alléger légèrement la facture. C’est donc un geste qui vise à dynamiser la consommation des ménages, dans une période où les autres moteurs de la croissance s’essoufflent. Pékin, qui dit régulièrement vouloir soutenir la consommation des ménages, ne prend que peu de mesures allant dans ce sens. Cette fois, il prouve qu’il est prêt à passer aux actes, y compris lorsque sa décision a toutes les chances de bénéficier directement à des sociétés étrangères.

Tepco aide le Qatar à construire une gigantesque centrale électrique

Perçu comme un groupe maudit au Japon, depuis la destruction de la centrale de Fukushima Daiichi qu’il contrôle, l’électricien japonais Tepco vient de réussir à faire valoir son expertise dans un gigantesque projet lancé au Qatar. Associé la maison de commerce Mitsubishi Corporation, il va participer à la construction puis à la gestion pendant 25 ans d’une centrale électrique à gaz de 2,4 gigawatts (GW) et d’une usine de dessalement d’eau (590.000 m3 par jour), situées à 20 km au sud de la capitale Doha.

Si le projet global devrait nécessiter un investissement total de 2,5 milliards de dollars, les partenaires japonais, réunis au sein d’un consortium baptisé « K1 Energy », ne détiendront que 30% de la société en charge de la centrale et Tepco ne détiendra, lui même, dans un premier temps que 1,5% de cette part. Ce nouveau contrat reste toutefois une victoire symbolique pour l’électricien qui a besoin de se trouver de nouveaux marchés à l’étranger pour compenser ses difficultés sur le marché nippon, où la totalité de ses centrales (non détruites) sont encore à l’arrêt. L’an dernier, Tepco avait déjà validé un contrat aux Philippines pour mettre en exploitation une centrale thermique au charbon en 2017.

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